L’union fait la force, y compris dans l’univers de la température dirigée. L’acte de naissance de l’association de la « chaîne logistique du froid » a été signé le 25 octobre, réunissant Transfrigoroute, l’Usnef et l’UNTF. Annoncé à Strasbourg au début juin (lors de l’assemblée générale de l’UNTF), il a été signé par les présidents des trois entités, respectivement Jean-Marc Platero (Transfrigoroute), Jean-Eudes Tesson (Usnef) et Philippe Antoine (UNTF). Cette création est le résultat de deux ans d’un patient travail de convergence, qui engendre la satisfaction du devoir accompli pour les trois structures et pour Jean-Eudes Tesson, le nouveau président élu. La pendaison de crémaillère, au siège de l’association, rue Kepler à Paris, a été fêtée en petit comité. Mais, il ne faut pas s’y tromper : le rapprochement des forces et des idées, qui n’est ni fusion, ni fédération, vise à parler au plus grand nombre. Au-delà des opérateurs et transporteurs, il envoie un signal aux industriels (de l’agroalimentaire, de la santé…) et aux distributeurs (à commencer par ceux, puissants, de la grande distribution). Hétérogène mais non hétéroclite, l’association rassemble un syndicat professionnel (Usnef), une association professionnelle (UNTF) et un organisme d’études technique (Transfrigoroute). Cette diversité, si elle est bien gouvernée, est un atout. « Nous voulons devenir l’interlocuteur unique, la porte d’entrée pour toutes les questions liées au traitement des flux », précise Jean-Eudes Tesson. Les ambitions, revendiquées, sont à lire dans la feuille de route qu’ont rédigée les membres de l’association : rendre plus visibles les métiers et savoirs (action qui passe par une meilleure communication), promouvoir les logistiques du froid (dont l’externalisation des fonctions logistiques), exercer une veille réglementaire et technique, assurer un lobbying commun notamment auprès des parlementaires, travailler à l’efficacité énergétique des filières, renforcer les compétences de gestion et de management spécifiques du froid… Le calendrier n’est pas anodin dans cette période de pré-campagne présidentielle, face à des élus et des candidats directement sensibles au « poids » politique de chaque interlocuteur. À l’exemple des FNTR, TLF et Unostra qui ont choisi de faire vie commune dans un contexte de ressources comptées, les professionnels du froid jouent groupés. Comme une sorte de GIE qui ne dit pas son nom mais dont l’intérêt, lui, est explicite.
Éditorial