En 2000, le marché français des véhicules utilitaires neufs de plus de 5 t pourrait friser les 60 000 immatriculations. Un nouveau record, que partage toute l'Union Européenne. Ainsi, les Quinze devraient immatriculer 350 000 véhicules industriels cette année. Ces chiffres reflètent la bonne santé de l'économie communautaire et la compétitivité du transport routier de marchandises par rapport aux autres modes. Ils pourraient cependant subir un retournement sur la fin de l'année, du fait des répercussions négatives de la hausse des cours du pétrole. Et de la difficulté pour les transporteurs européens à trouver des conducteurs. Quoi qu'il en soit, les volumes d'immatriculations resteront hors normes. Le comble, c'est que cette performance commerciale, combinée à des chiffres de production record, s'accompagne, côté constructeurs, de mauvais résultats économiques. Ainsi, le groupe américain Paccar, propriétaire de Daf en Europe, annonce un bénéfice net de 93,1 millions de dollars au troisième trimestre 2000 (144,7 millions pour la même période 1999), incluant «12,4 millions de dollars pour une provision plus importante que nécessaire pour perte d'exploitation nette en Europe». Le Suédois Scania avoue une baisse de sa marge opérationnelle pour la même période. L'amélioration de sa pénétration sur le marché européen a en effet généré des surcoûts, confesse un communiqué financier. Volvo Trucks constate simplement un plongeon d'environ 80% de ses résultats net, courant et d'exploitation. Pour ces trois entreprises, il semble décidément impossible de sortir de la spirale des ventes à pertes, sur un marché européen qui continue de se concentrer. Sans doute leurs quatre confrères DaimlerChrysler, Iveco, Man et Renault VI (bientôt sous contrôle de Volvo), sont-ils dans la même situation. Et tous attendent ou préparent de nouveaux rapprochements. DaimlerChrysler dispute aujourd'hui le contrôle du japonais Mitsubishi à Volvo. Après avoir soufflé Scania à Volvo, le groupe automobile Volkswagen vient pour sa part d'annoncer avoir acquis 5% de son propre capital afin de mieux financer de nouvelles acquisitions. En poids lourds ?
Editorial