Philippe Choutet, délégué général de l'Union des Fédérations de Transport

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Philippe Choutet qui est entré au service juridique de l'Union des Fédérations de Transport en 1983, a été nommé délégué général de l'UFT en 1997. A ce titre, il est « l'homme des négociations sociales » dans un secteur où les tensions sont relativement récurrentes depuis quelques années...
FONCTIONNEMENT « Les statuts ont été clarifiés l'an dernier »

OTM: Comment fonctionne l'UFT?

PC: l'UFT est une association type loi 1901 qui est de création ancienne mais dont les statuts ont fait l'objet d'une réforme l'an dernier afin de clarifier certains points et pour les mettre davantage en conformité avec les structures de fonctionnement qui avaient évolué depuis la précédente refonte en 1961.

L'UFT se compose d'une assemblée générale qui regroupe les représentants de toutes les organisations membres. Son conseil d'administration est constitué des présidents de ces mêmes organisations. La présidence elle-même est assurée par rotation tous les six mois par l'un d'entre eux. Chaque organisation a vocation à prendre la présidence. Sur ce chapitre, la réforme des statuts n'a pas apporté de modification. Dans la nouvelle structure, c'est René Petit, président de la FNTR qui a pris le premier tour de présidence et il vient d'être remplacé par Alain Fauqueur, président de TLF, René Petit devenant vice-président.

Par ailleurs, l'UFT dispose d'instances techniques comme le comité opérationnel dont la mission est de préparer tous les dossiers que nous traitons. Ce comité est composé des différents permanents des fédérations en fonction de leurs compétences spécifiques suivant les thèmes qui sont abordés lors de nos travaux.

L'UFT a, par ailleurs, un rôle d'information et de conseil, y compris auprès des entreprises qui ne sont pas adhérentes aux fédérations professionnelles représentées et qui nous consultent régulièrement. D'autre part l'UFT a une compétence au plan national mais n'a pas de représentation au niveau local.

OTM: Vous considérez que l'UFT est une structure technique ou une structure politique?

Ph. C. : A mes yeux, l'UFT a, avant tout, une vocation technique et elle n'a cesse de le démontrer. Mais il est clair qu'il est difficile d'éviter les aspects politiques et qu'il y a, par moments, des interférences. Cela dépend notamment des sujets qui sont traités mais également des personnalités qui participent à nos travaux. Lorsque les délégués généraux de certaines fédérations ou des représentants des différents ministères avec lesquels nous avons à traiter sont invités à y participer, il est difficile d'éviter le tour politique.

NEGOCIATIONS « On travaille mieux quand on n'est pas sous la contrainte »

OTM: Comment concevez-vous la mission de l'UFT?

Ph. C. : tout le travail que nous menons s'inscrit dans une logique de mise en place de règles qui soient compatibles entre les aspirations des salariés et les besoins des entreprises dans leur fonctionnement. Nous vivons actuellement une évolution de société assortie d'une évolution sociale qui a des répercussions sur ce fonctionnement. Il faut donc trouver un nouvel et juste équilibre.

Or je pense que l'on arrivera d'autant mieux à faire avancer les dossiers que le climat dans lequel nous travaillerons sera serein. Et cela ne peut se faire qu'en prenant un certain recul. C'est-à-dire en se donnant le temps d'évaluer la portée et les conséquences des décisions, en faisant des simulations. Il nous faut faire en sorte de maintenir le meilleur climat social car on travaille mieux quand on n'opère pas sous la contrainte.

OTM: cela veut-il dire que les entreprises doivent en profiter pour revoir leur organisation, leur manière de fonctionner?

Ph. C. : on ne peut pas s'engager vers une réduction du temps de travail sans mener une réflexion sur sa cohérence avec l'organisation et le fonctionnement de l'entreprise. On est aujourd'hui amené à passer d'une situation où l'organisation du travail n'intégrait pas la contrainte du temps pour aboutir à la situation inverse où c'est le temps qui induit l'organisation. Je suis convaincu que dans quelques années, l'aménagement du temps de travail passera dans les moeurs. L'inconvénient, c'est qu'on est actuellement à l'articulation de deux systèmes parce que l'on sort d'un demi-siècle pendant lequel l'approche du temps de travail a toujours été la semaine. Il faut que, de leur côté, les organisations syndicales accompagnent cette évolution sociétale en sortant de cette logique qui veut que la semaine soit l'unité de mesure. Les entreprises ont un souci de visibilité parce que le fonctionnement de l'entreprise repose sur le temps de travail. L'organisation sur un mois, déjà, donnerait une meilleure visibilité...

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