Se plaçant désormais sur le terrain judiciaire, ces organisations - dont les principales sont l'Association pour le respect du site du Mont-Blanc (ARSMB), la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA), Greenpeace, Mountain Wilderness, l'Association des résidents de la vallée de Chamonix (ARVC) et l'Union régionale CFDT - viennent de dépêcher un avocat pour « mener le combat contre les camions ». Thierry Billet, un proche des Verts, devrait ainsi introduire un référé devant le tribunal de grande instance de Bonneville. Objectif : démontrer que la reprise du trafic poids lourds dans l'ouvrage savoyard serait générateur de pollution. « La direction de la société Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc (ATMB) indique qu'après les travaux, le taux de pollution dans le tunnel, mesuré en PPM (particules de dioxyde d'azote par m3 d'air), sera de 1,2, alors que la norme maximum autorisée par la circulaire ministérielle de juin 1999 est de 0,4 PPM. Pour redescendre sous le seuil autorisé, il faut interdire les camions », affirme-t-il.
Thierry Billet compte également attaquer l'ATMB, considérant que l'installation de refuges tous les 300 m (au lieu des 400 m imposés), ne compensera pas la création d'une galerie d'évacuation qui ne respectera pas le gabarit minimal de 1,4 m de large. Enfin, l'avocat écologiste dénonce la réalisation de travaux « sans étude d'impact, ni enquête publique ». « Plus nous les retarderons, plus les gens apprécieront la vie sans poids lourds, plus ils se battront contre leur retour », soulève Thierry Billet. Lequel explique qu'il allait suivre la méthode ayant conduit à la fermeture de la centrale Superphénix et à l'abandon du canal Rhin-Rhône.
Les travaux de rénovation et de mise aux nouvelles normes du tunnel du Mont-Blanc ont débuté le 16 octobre, 18 mois après l'incendie. L'ouvrage alpin doit être rouvert à la circulation au printemps prochain.