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Fiscalité sur le carburant, dumping social, interdictions de circuler, émigrants clandestins, ces quatre dossiers souffrent de l'absence d'harmonisation communautaire, observent six responsables d'organisations professionnelles européennes invités, le 12 octobre, au congrès de la Fédération nationale des transports routiers.

«Ça suffit. Le transport routier attend une harmonisation européenne depuis 15 ans. Il doit l'obtenir maintenant », tonne Hermann Grewer. Comme les cinq autres responsables d'organisations professionnelles européennes invités au congrès de la Fédération nationale des transports routiers, le 12 octobre à Paris, le président du BGL (Allemagne) pointe les manques de la politique communautaire. Faute d'harmonisation fiscale, les transporteurs n'ont pu lutter ensemble contre la hausse du carburant, regrette Hermann Grewer, également président de la section « transports professionnels de marchandises » de l'Union internationale des transports routiers (IRU). Résultat : « les entreprises françaises ont obtenu un programme de soutien alors que rien n'est prévu en Allemagne. Si ce n'est une fiscalisation accrue, c'est-à-dire un programme d'anéantissement de notre existence ». Malgré leur action, les transporteurs britanniques se sont également heurtés à un refus, constate Mike Freeman, délégué aux affaires internationales de la Road Haulage Association (Royaume Uni). Pourtant, « les taxes sur le carburant sont deux fois plus élevées qu'en France, et celles sur les véhicules trois ou quatre fois supérieures ». Au Portugal, le gazole sera plus cher le 1er janvier 2001, indique Oswaldo Costa. D'où la réduction de taxes demandée par le président de l'ANTRAM.

Répercussion. Les transporteurs espagnols se tournent, eux, vers leurs chargeurs. « Nous devons parvenir à répercuter dans nos prix la hausse du carburant qui met en danger nos entreprises », insiste Javier de Maurizio, secrétaire général de la CETM (Espagne). « Sur le gazole, notre gouvernement nous a accordé un petit répit financier, reconnaît Frank Wiegerink, directeur général de TLN (Pays-Bas), mais nous devons encore chercher une solution à long terme ». Un groupe de travail s'y emploie. Au passage, le Néerlandais avance une piste de réflexion pour le moins originale : l'instauration d'un prix kilométrique pour tous les transporteurs communautaires.

L'absence d'harmonisation des conditions d'exercice, qui ouvre la voie au dumping social, n'est pas moins préoccupante. « Elle interdit quasiment l'accès au marché des pme allemandes, souligne Hermann Grewer. Nous nous réjouissons de l'ouverture vers l'Est, mais ne voulons plus accepter des manquements aux règles et des pratiques contre lesquelles nos petites entreprises ne peuvent lutter. Nous en demandons l'arrêt immédiat par tous les moyens de contrôle ». Le président de la BGL préconise la mise en oeuvre, dans un premier temps, de réglementations nationales « que nous pourrons harmoniser ensuite ». D'accord pour une démarche commune si elle ne se limite pas aux questions sociales, assurent les représentants des pays « périphériques » de l'U.E., l'Espagne et le Portugal. Au nom de la liberté de circulation, tous deux demandent la levée des interdictions de circuler en fin de semaine appliquées sur le territoire français. « Les pme portugaises, dont les flottes sont réduites, sont pénalisées au plan de leur rentabilité. Il faut trouver des solutions plus judicieuses », insiste Oswaldo Costa.

Barrages routiers et clandestins. C'est également au titre du libre exercice de la profession que les méthodes revendicatives des transporteurs français sont dénoncées par leurs confrères européens. « La France est devenue le pays des barrages routiers », déplore le Britannique. La critique se voit relayée par son homologue portugais : « Il faut exiger des gouvernements qu'ils répondent plus rapidement aux demandes professionnelles afin d'éviter la répétition de tels mouvements ». Autre exemple du manque de coordination entre Etats membres : la question des clandestins. Le Royaume Uni « transfère ce problème sur ses partenaires européens. Les entreprises en subissent les conséquences alors qu'elles sont les premières victimes » observe Frank Wiegerink. Une solution commune aurait-t-elle des chances d'aboutir ? Mike Freeman semble en douter, assurant que son pays « ne veut pas d'émigrants clandestins et prendra toute mesure nécessaire dans ce sens ».

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