D'un côté, c'est 27 milliards de francs. De l'autre, tout juste 63 millions. En 2001, l'Etat versera 1,7 milliard de francs à la SNCF pour développer ses investissements. Un chiffre qui représente une augmentation de 10 % par rapport à l'an dernier et un doublement par rapport à 1997. Il dotera Réseau Ferré de France de 12 milliards - soit un tiers des 37 prévus sur trois ans - pour « pérenniser le retour à l'équilibre » de la société nationale et « stabiliser l'endettement » du gestionnaire de son réseau. 12,6 milliards constitueront sa contribution annuelle aux charges d'infrastructures ferroviaires.
La route devra, elle, se contenter de 10 millions de francs au titre des Fonds régionaux d'aide au conseil, 40 millions pour la formation professionnelle des conducteurs et 13 millions affectés à des « actions d'animation et de modernisation » du secteur. Une dernière enveloppe qui englobe une subvention au Comité national routier - d'un montant indéterminé - et les incitations financières au regroupement d'entreprises.
Telle est pourtant « l'approche équilibrée des modes » qu'est censé promouvoir le budget 2001 du ministère de l'Equipement, des Transports et du Logement. Soyons sérieux. Comment parler d'égalité de traitement lorsqu'une subvention supplémentaire de 620 millions de francs doit permettre à la SNCF d'offrir à ses clients « des tarifs plus proches de ceux du transport routier » ? La loi de finances présente cette mesure comme « destinée à compenser une partie du différentiel de coûts externes entre les deux modes ». Qui a chiffré son montant et sur quels critères ? Dans la foulée, les crédits du Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables se fondent dans le budget général des transports. But affiché de la réforme : favoriser l'intermodalité par une gestion globale des ressources. Qui pourrait bien profiter cette nouvelle politique comptable ?
Le ministre Jean-Claude Gayssot entend « soutenir les modes de transports alternatifs à la route ». Son budget dénote, lui, une réelle volonté de favoriser le rail.