La fermeture du tunnel transvosgien de Sainte-Marie aux Mines aux poids lourds a coûté 136,5 millions de francs aux entreprises de transport international. Pour celles opérant en régional, la facture s'élève déjà à 115,9 millions de francs. C'est ce qui ressort d'une étude d'impact économique menée à la demande de la Chambre régionale de commerce et d'industrie d'Alsace (CRCIA). Selon cette enquête présentée le 5 septembre, les transporteurs routiers sont - et de loin - les plus pénalisés par les mesures préfectorales entrées en vigueur le 1er mars dernier à savoir l'interdiction d'emprunter le tunnel Maurice Lemaire pour les véhicules de plus de 7,5 tonnes et les restrictions de transit nocturne par les cols vosgiens pour les plus de 19 t (L'OT 2067). Le manque à gagner s'établit en effet à 20,6 millions de francs pour la Société des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (SAPRR) concessionnaire de l'ouvrage, et à 3,7 millions de francs pour les entreprises commerciales, artisanales et de services implantées dans la vallée.
Afin d'alléger la facture des professionnels routiers, la CRCIA préconise d'assouplir sensiblement la réglementation jusqu'à l'achèvement du chantier de modernisation de l'infrastructure. Le transit national de grande distance y demeurerait interdit. En revanche, l'emprunt du tunnel par les véhicules réalisant du transport international, interrégional et intervallées pourrait être autorisé sous forme de convois sécurisés. Parallèlement, l'accès aux cols se verrait libéralisé pour la seule période hivernale. La Chambre de Commerce et d'Industrie sollicite également des mesures d'aménagement routier des nationales RN 59, RN 415, RN 19 et RN 57. L'évaluation de ces mesures sera effectuée par une cellule mise en place par les instances consulaires et un comité de pilotage « tunnel ».