L'une signe ; les deux autres pas. Le 6 septembre, TLF (Fédération des entreprises de transport et logistique de France) paraphait l'accord de fin de conflit négocié avec le ministère des Transports. La veille déjà, l'organisation plaidait pour une issue rapide du conflit évoquant une situation pénalisante pour les entreprises du secteur et « notamment celles spécialisées dans le transport d'hydrocarbures ». Des « bloqueurs bloqués » qui ont su faire entendre raison à leurs représentants professionnels. Immobiliser ses véhicules en situation de forte activité est une chose. Les maintenir plus que nécessaire aux portes de ses propres clients, au bénéfice de taxis et autres agriculteurs, relève du suicide économique.
Dans le même temps, la FNTR (Fédération nationale des transports routiers) et l'Unostra annonçaient, elles, leur intention de poursuivre le mouvement entamé trois jours auparavant. Toutes deux invoquent des propositions ministérielles « insuffisantes » à l'appui de leur décision. Une réduction de 10 centimes supplémentaires sur le litre de gazole en 2001 est requis avant tout appel à la levée du blocage. Une demande qui apparaît assez symbolique au regard des ouvertures faites par les pouvoirs publics. Lesquels chiffrent à 1 milliard de francs par an le « bol d'oxygène » apporté à la profession routière par le biais d'allégements fiscaux sur le carburant. Là aussi, c'est la voix du terrain qui a prévalu à l'heure où nous bouclons cette édition. Celle de dirigeants échaudés par les demi-mesures accordées en début d'année, de professionnels étranglés par la pression fiscale, échauffés au contact du monde agricole. Les adhérents de la FNTR et Unostra ont pris le parti de jouer « le tout pour le tout ». La fin de non-recevoir - « le gouvernement n'ira pas plus loin » - formulée par le Premier ministre et la défection d'une des composantes du mouvement patronal risquent néanmoins de peser lourd sur leur détermination.