Consolidation après la réorganisation

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L'envolée des coûts qu'ont connu les transports routiers de marchandises incite les Transports Lahaye à la prudence. « D'autant que la loi Galland a fortement perturbé notre métier », note le P-dg. Il table, cette année sur une croissance modérée qui devrait porter le chiffre d'affaires à 285 MF. L'entreprise met à profit cette période d'expectative pour se réorganiser et consolider ses bases après dix années d'une progression ininterrompue.

Les Transports Lahaye de Vern-sur-Seiche (35) n'apparaissent pas dans le dernier classement des « Mille premières entreprises de transport françaises » publié par l'Officiel des transporteurs, en début d'année, en raison de la publication tardive de son bilan, « pour cause de restructuration », explique Patrick Lahaye. Néanmoins, avec un chiffre d'affaires de 270 MF réalisé en 1999, elle se classe au troisième rang des entreprises de la Région Bretagne, derrière la Société des Transports Gautier (STG), et s'intercale entre Arcatime, la filiale messagerie du groupe Le Calvez - reprise, depuis, par la Deutsche Post - et Robin Chatelain, unité sur laquelle le groupe brestois a recentré ses activités. Il est à noter que trois de ces entreprises, STG, Lahaye et Robin Chatelain sont implantées à Vern-sur-Seiche, dans la proche banlieue rennaise, qui se présente aujourd'hui comme la principale plate-forme transport et logistique de Bretagne.

Depuis la fin des années soixante, la stratégie de développement des Transports Lahaye repose sur l'accompagnement et l'expansion de sa clientèle régionale. Elle en a même été le déclencheur. « En 1968, rappelle Patrick Lahaye, l'entreprise s'est lancée dans le transport nationale et interna-tional pour accompagner sur de nouveaux marchés une entreprise de menuiserie régionale qui avait trouvé des débouchés nationaux et internationaux ».

Cette politique d'accompagnement du client reste toujours le moteur stratégique de l'entreprise. « En conséquence, nos perspectives de croissance dépendent principalement des opportunités de trafics qui se présenteront et du développement du portefeuille de clientèle », explique Patrick Lahaye. Puis il ironise : « S'il nous reste, aujourd'hui, quelques camions dans la cour ce n'est pas parce que nous manquons de commandes. C'est essentiellement parce que, en Bretagne comme partout ailleurs, nous sommes affectés par la pénurie de conducteurs. Si, demain, j'arrive à recruter des chauffeurs, les véhicules partiront sur l'heure au grand soulagement de l'exploitation qui, actuellement, est obligée de refuser des trafics. »

La conjoncture incite à la prudence

Pas de souci pour l'avenir, donc ? Ce serait faire abstraction de la conjoncture difficile que vient de traverser la profession et dont elle se demande si elle va sortir indemne.

« L'importante hausse des coûts d'exploitation que nous venons de subir limite la visibilité de toutes les entreprises, même à court terme. Coup sur coup, rappelle Patrick Lahaye, les transporteurs viennent d'encaisser trois chocs qui font planer des incertitudes sur la profession : la réduction du temps de travail consécutive à l'application de la loi Aubry, l'augmentation des charges salariales conformément aux engagements pris par la profession dans le cadre du contrat de progrès et la flambée du coût des carburants. Trois facteurs qui, en quelques mois, sont venus surcharger nos trésoreries. Par ailleurs, en ce qui concerne de façon plus spécifique nos activités propres, la loi Galland qui encadre désormais la grande distribution, a fortement perturbé le métier ».

Comme l'ensemble de la profession, les Transports Lahaye, dans un premier temps, vont chercher à atténuer les effets de tous ces facteurs qui auront, cette année, des répercussions importantes sur le développement des entreprises de transport. Faute de perspectives d'évolution claires, le jeune P-dg met à profit cette période d'expectative pour achever une réorganisation structurelle amorcée depuis le début de l'année.

Elle concerne pratiquement tous les aspects de l'entreprises : son image, ses implantations physiques, son régime juridique et administratif.

« Toutes ces opérations de réorganisation sont liées et découlent les unes des autres. Elles ont démarré à partir de janvier dernier. L'objectif était de créer cinq sociétés opérationnelles contrôlées par une holding et comprenant : les Transports Lahaye, La Haye Logistique, Lahaye Distribution Froid, SBE, la filiale qui couvre toutes les activités de maintenance et FTO, l'unité chargée du recrutement et de la formation », explique Patrick Lahaye.

Refonte totale

La restructuration a débuté par une rénovation et une réaffectation des locaux sur le site de Vern-sur-Seiche où les Transports Lahaye disposent désormais d'une superficie de 40 ha sur laquelle sont répartis 10 000 m2 de batiments et 1 000 m2 de bureaux.

« Nous avons commencé par aménager de nouveaux accés pour les véhicules, explique Patrick Lahaye. Nous avons déplacé la station service pour la rapprocher des 3 ateliers d'entretien, de carrosserie et de réparation des groupes frigos qui sont gérés par SBE. Dans un deuxième temps, le personnel administratif va quitter le bâtiment central pour s'installer dans les locaux où FTO assurait précédemment la formation et où nous hébergions les conducteurs de passage. Les locaux administratifs actuels abriteront l'agence locale des Transports Lahaye qui, ainsi, sera dissociée du siège ».

Parallèlement, toutes les implantations régionales ont été rebaptisées. L'agence locale de Vern est devenue Lahaye Ouest, celle de Nogent-le-Phare, près de Chartres, Lahaye Centre, celle de Bailleul Lahaye Nord, celle de Villefranche-sur-Saône Lahaye Rhône/Alpes et celle de Bordeaux-Carbon-Blanc Lahaye Sud. Sur le nouvel organigramme, elles se situent au même niveau que les filiales Lahaye Logistique et Lahaye Distribution Froid, l'ensemble constituant les Transports Lahaye.

Ils sont eux-mêmes rattachés à la holding au même niveau que les deux autres filiales SBE et FTO. Les différentes implantations régionales n'auront pas toutes des compétences similaires mais, en terme d'activité, le transport industriel, le transport frigorifique et l'affrètement constituent le tronc commun à chacune d'elles.

« L'objectif de cette réorganisation était aussi d'isoler les activités logistiques du transport, explique Patrick Lahaye. Notre filiale Lahaye Logistique gèrera les entrepôts de Rennes, de Chartres, de Carquefou, celui qui est en construction à Brécé, à proximité du siège, ainsi que les entrepôts dédiés de Scamor et de la Cat. Nous disposons actuellement de plus de 80 000 m2 de stockage dans lesquels nous effectuons des préparations de commandes ».

Les Transports Lahaye, enfin, ont mis à profit cette réorganisation complète de leurs structures pour adopter une nouvelle image de marque qui se différencie essentiellement par la couleur des véhicules. Ainsi parée pour poursuivre son développement, l'entreprise rennaise s'est fixée pour objectif un chiffre d'affaires de 285 MF à la fin de cette année. Soit 17 MF de plus par rapport aux 268 MF réalisés l'an dernier. Dans la ligne de la progression régulière qu'elle connaît depuis 1988. La part de l'affrètement devrait représenter 50 MF et celle de la logistique qui est en progression devrait dépasser les 40 MF.

Part des activités dans le CA

Distribution groupage : 34 %

Transport frigorifique : 28 %

Transports industriels : 27 %

Location : 11 %

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