Cette entreprise bretonne, spécialisée dans le transport d'aliments pour volailles et de poussins, avait été mise en liquidation judiciaire en mars dernier à la suite du dépôt de bilan de son principal client BSAD (groupe Bourgoin). Le 31 juillet, le tribunal de Morlaix (22) a décidé de confier LEDT à un consortium d'investisseurs locaux regroupés autour de Transports du Val de Rance (petite filiale transport du Groupe Amice Soquet, éleveur de volailles). L'offre de ce dernier ayant été préférée en dernière minute à celle de Matralan (44), producteur d'aliments pour animaux. Le Groupe Amice Soquet a versé 1,45 MF pour acquérir le fonds. Sa proposition prévoyait en outre de maintenir en fonction Erwan Tilly, actuel directeur général de LEDT et de reprendre 59 des 71 salariés de l'entreprise.
Deux points qui ont mécontenté les salariés dont la lettre de licenciement était arrivée quelques semaines plus tôt. En grève depuis le 24 juillet, ceux-ci ont poursuivi leur mouvement jusqu'au 3 août. Date à laquelle ils ont signé un protocole d'accord leur garantissant un licenciement avec versement d'indemnités, paiement des jours de grève et un rappel de salaire sur la base d'un mois de salaire brut par année d'ancienneté (dans la limite de 5 ans maximum). « Nous recherchons encore du personnel mais avons déjà réembauché en intérim près de la moitié des salariés qui ont souhaité être licenciés », constate Erwan Tilly, qui reste directeur général de Société Nouvelle LEDT. « Nous travaillons aujourd'hui pour d'autres groupes agroalimentaires et n'avons jamais eu autant de volumes à traiter », se félicite-t-il en précisant que le chiffre annuel de l'entreprise devrait toutefois tomber de 45 MF à 30 MF en 2000. « LEDT était saine financièrement. Sa mise en liquidation est imputable aux 3,50 MF d'impayés laissés par BASD mais également à la défection d'un autre gros client en 1997 », explique Erwan Tilly. Cette affaire avait entraîné la mise en redressement judiciaire de LEDT avant que lui soit accordé un plan de continuation en 1999. Celui-ci comportait un concordat sur 10 ans prévoyant un remboursement annuel de 1,2 million de francs. Une dette que l'impayé Bourgoin ne permettait pas à l'entreprise d'honorer cette année.