Les ingrédients de la rentabilité ?

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Chercheur à l'Institut national de recherche sur les transports et la sécurité (INRETS), Pierre Niérat a proposé, en 1992, un modèle de calcul pour évaluer les rentabilités comparées du transport rail-route et du transport routier. Un travail qui reste d'actualité, pour tenter d'analyser la pertinence économique d'un mode de transport politiquement correct.

Le transport combiné rail-route de marchandises peut-il être économiquement compétitif face au mode routier? Pour apporter une réponse à cette question, Pierre Niérat, chercheur à l'INRETS, a élaboré une méthode de calcul en 1992 (1). En comparant les coûts du transport routier de bout en bout avec ceux du combiné rail-route, il a pu construire l'aire de marché théorique de chaque offre, c'est-à-dire l'ensemble des lieux où chacune d'entre elles est la plus compétitive, en fonction des hypothèses retenues (niveaux tarifaires, localisation des centres de transbordement...). Cette analyse permet d'identifier les paramètres qui ont le plus d'influence sur le partage spatial du marché. L'organisation des circuits routiers consécutifs au parcours ferroviaire apparaît alors comme le principal facteur de la compétitivité de l'offre combinée. Avec des dessertes terminales bien organisées (aucun parcours à vide), le rail-route est plus compétititif que le mode routier pour une aire de marché très vaste, largement ouverte sur l'arrière pays du centre de transbordement. Celle-ci se réduit considérablement lorsque augmente le taux de parcours à vide. La productivité des dessertes terminales dépend aussi du nombre d'opérations qu'un conducteur effectue quotidiennent. Selon le nombre plus ou moins grand de chargements ou de déchargements réalisés durant la journée, l'aire de marché du transport combiné est plus ou moins étendue. Le poids de la marchandise transportée dans le conteneur, la caisse mobile ou la semi-remorque, l 'équilibre des trafics de longue distance contribuent également au partage spatial. Il apparaît ainsi que plus le poids de la marchandise est élevé, moins le rail route est attractif (en raison d'une tarification croissante avec le poids). En revanche, plus les trafics de longue distance sont déséquilibrés, plus le transport combiné est attractif. En termes d'aire de marché, l'impact de ces paramètres est beaucoup plus important que celui du taux de parcours à vide des déssertes terminales. De même, plus la distance ferroviaire parcourue est longue, plus l'aire de marché du transport combiné est étendue.

(1) INRETS (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) « Le transport au quotidien : logiques de production » : synthèse n°18 (1992) en collaboration avec Claude Germain et Patrick Hamelin.

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