Obscure libéralisation

Une directive européenne publiée en décembre 1997 encadre la première étape (1999 à 2003) du processus de libéralisation des postes de l'Union Européenne. Le texte distingue d'une part un « service postal universel » comprenant notamment les envois de colis jusqu'à 20 kg et d'autre part un « service réservé » incluant pour l'essentiel le courrier de correspondance entre particuliers. Le premier pourra être confié suite à appel d'offres à des entreprises publiques ou privées placées en concurrence. Bruxelles autorise les Etats-membres à mettre en place un système de compensation financière, alimenté par les opérateurs du service universel, au bénéfice du service réservé. Le but de cette disposition est de maintenir un niveau de service « public » minimum jusque dans les zones les plus reculées et les moins rentables à exploiter. La cohérence de cet ensemble réglementaire repose sur des principes de transparence financière et d'indépendance par rapport aux autorités publiques. En France, le Gouvernement serait en train de mettre la dernière main à la loi qui transposera en droit national ce texte européen. Dans un récent communiqué, l'organisation professionnelle TLF, qui compte dans ses rangs de nombreux opérateurs privés de la messagerie ou du colis, souhaite en particulier que La Poste et le Sernam (dont la filialisation serait de nouveau à l'ordre du jour, malgré des pertes 1998 estimées à 300 millions de francs) soient exclus du « service postal universel ». A moins qu'ils ne se plient aux règles de transparence et d'autonomie financière. TLF redoute en effet qu'un système de subventions occultes soit mis en oeuvre, distorsions de concurrence à la clé. Les expériences passées lui donnent raison, comme les plus récentes. Les postes allemande, néerlandaise, britannique et française, dont aucune ne s'est vraiment affranchie de la tutelle publique, n'ont-elles pas multiplié les rachats d'opérateurs privés européens au cours des dernières semaines ? Des opérations souvent très coûteuses, s'appuyant sur d'obscurs montages financiers d'origine publique et dont la pérennité économique est loin d'être assurée. D'autant que, contrairement à leurs concurrents privés, les postes n'ont jamais brillé en Europe par leur capacité à s'adapter aux contraintes d'un marché.

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