Depuis le début janvier, TLF propose aux entreprises, via LTI Services, une lettre de voiture-transports de lots baptisée « lettre de voiture-récépissé ». Accessible aux adhérents comme aux non adhérents de l'organisation professionnelle, elle est environ moitié moins chère que celle estampillée Comité National Routier. Cette offre commerciale intervient alors que n'est toujours pas abrogé le décret du 19 mai 1987 qui confiait au CNR le monopole d'édition et de diffusion de ce document de transport. Constatant que les tribunaux se sont refusé à plusieurs reprises à condamner des transporteurs pour présentation d'un document non conforme, TLF a « fait le choix d'accompagner le passage d'un monopole en voie d'extinction (...) vers un régime maintenant l'obligation d'un document mais laissant aux entreprises le choix de leur fournisseur » argue Georges Meylan, président de TLF dans un courrier adressé à notre confrère Le Flash Lamy. D'ailleurs, ajoute ce membre du conseil d'administration du CNR, « le Comité national routier a fait le deuil de ce monopole et s'active à trouver un autre mode de financement par la voie parafiscale». Pour le président de TLF, « c'est le rôle d'une organisation professionnelle que de faciliter la vie quotidienne de ses adhérents en leur proposant un document de transport irréprochable sur le plan réglementaire, pratique d'utilisation et au meilleur prix ». La réaction de la FNTR ne s'est pas faite attendre qui se place tout à la fois sur le plan légal et sur celui de la politique professionnelle. En premier lieu, l'organisation professionnelle rappelle qu'aux yeux de la loi, et donc des pouvoirs publics, le modèle de feuille de route CNR « reste le seul valable ». Et que des poursuites pourront donc être engagées à l'encontre des entreprises utilisant la lettre de voiture-récepissé. En outre, elle s'interroge sur les motivations qui ont poussé TLF à « amorcer une guerre de la feuille de route » alors que« toutes les familles professionnelles étaient tombées d'accord, il y a un mois à peine, pour maintenir l'existence du CNR ». D'où cette interrogation brutale publiée dans La Lettre du transport routier du 18 janvier 1999 : « Le sens de l'épicerie remplacerait-il l'orthodoxie de comportement dans le Nouveau Monde ? »
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TLF jette un pavé dans la mare
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