Le 14 février, le Parlement européen a voté l’adoption de la position sur la révision de la directive Poids et dimensions concernant le transport routier. À 26 voix pour, 11 contre et une abstention, ce texte va modifier les limites de poids et de dimensions des véhicules lourds (camions et bus) pour le transport international. « Nous voulons nous assurer que la même charge peut être transportée avec moins de véhicules, moins de trajets et des émissions réduites. Nous proposons également de rationaliser l’utilisation des mégacamions avec une évaluation de leur incidence sur la sécurité routière, les infrastructures, la coopération modale et l’environnement », déclare Isabel Garcia Munoz, rapporteure du projet de texte au Parlement européen.
Dans le cadre du projet de révision, les députés souhaitent accroître le poids maximal et la longueur des camions à émissions nulles de quatre tonnes, « pour compenser l’espace et le poids nécessaires pour installer des piles à batterie ou à hydrogène et fournir une capacité de chargement supplémentaire ». Ce qui rendra les véhicules lourds à émissions nulles plus compétitifs que leurs alternatives conventionnelles.
Les États membres de l’UE pourront autoriser la circulation de mégacamions dépassant les limites de poids et dimensions. Toutefois, cette autorisation sera possible qu’à condition de « procéder à une évaluation préalable de leur impact sur la sécurité routière, les infrastructures, la coopération modale et l’environnement ». Pour faciliter leur identification sur la route, le Parlement européen propose la création d’un label sur la longueur des véhicules.
Ce projet de révision ne fait pas l’unanimité au sein du Parlement. « La stratégie qui consiste à produire des véhicules toujours plus lourds est une impasse. D’un côté, l’Union européenne fixe l’objectif de réduire de 90 % les émissions des poids lourds, de l’autre, elle autorise la circulation de mégacamions diesel pouvant dépasser les 60 tonnes ! C’est insensé », souligne Karima Delli, député Europe Écologie-Les Verts au Parlement européen. Avant de compléter : « Même si je salue les incitations en faveur des camions zéro émission, dans l’ensemble, c’est une très mauvaise nouvelle. Le transport de marchandises ne se réduit pas au routier. Notre priorité devrait être de favoriser des alternatives durables comme le fret ou le transport fluvial en Europe. »