Après quatre trimestres de repli consécutifs, l’activité des transporteurs espagnols pour le compte d’autrui, mesurée en tonnes-kilomètres, a redémarré pendant le 2ème trimestre (+5,9% par rapport à la même période de 2023) et la hausse s’est confirmée pendant le 3ème trimestre (+2,4%), selon les données de l’Enquête permanente réalisée par le ministère des Transports. Exprimée en tonnes, la progression est encore plus marquée (+4,1% et +8,5% respectivement)
« Les données en termes de coûts et de prix sont également très positives » fait remarquer Juan José Gil, secrétaire général de la Fédération nationale des associations de transporteurs d’Espagne (FENADISMER), qui rassemble des PME et des travailleurs indépendants. Les coûts d’exploitation d’un camion articulé ont baissé de 4,2% pendant le troisième trimestre, grâce au recul du prix du gazole et des taux d’intérêt. Quant aux prix perçus, le ministère constate une hausse de 2,1% même si celle-ci varie beaucoup selon les trajets : +1,4% entre 100 et 200 km mais -3% entre 200 et 300 km.
Une hausse du PIB de 3% en 2024
Le dynamisme du TRM s’explique surtout par la bonne tenue de l’activité en Espagne : +5,1% pendant le 3ème trimestre (+11,3% pour les trajets intra-régionaux), conséquence logique du boom de l’économie espagnole. A la mi-décembre, la Banque d’Espagne a annoncé qu’elle tablait sur une hausse du PIB de 3,1% en 2024.
Seule ombre au tableau, le recul de l’activité à l’international, qui représente un tiers du trafic en volume (-3,4% pendant le troisième trimestre en t-km et -5,7% en tonnes). L’Association du transport routier international (ASTIC), qui réunit les transporteurs espagnols qui travaillent à l’international, souligne l’impact de la médiocrité de la croissance dans le reste de l’Union Européenne. Celle-ci absorbe 62% des exportations espagnoles, acheminées à 75% par la route.
Les organisations du TRM tablent sur un maintien de la croissance globale du TRM en 2025, liée à la hausse prévue du PIB (+2,3% selon le consensus des économistes). Cependant, Ramón Valdivia, vice-président exécutif d’ASTIC et membre du comité exécutif de la présidence de l’IRU, craint la possibilité d’« un recul de l’activité internationale en raison de la conjoncture négative en France et en Allemagne ». Ces deux pays sont les principaux clients de l’Espagne et concentrent 40% de exportations de marchandises vers l’UE.