Une pétition de la mairie de Marseille contre les paquebots les plus polluants

La mairie de Marseille est passée à l'offensive contre les navires de croisière qu'elle considère comme polluants, alors que la ville est en proie à des pics de concentration d'ozone.
"Stop à la pollution maritime en Méditerranée", "nous suffoquons" : le maire de Marseille Benoît Payan a lancé une pétition en ligne mardi 20 juillet pour que les navires les plus polluants ne puissent plus faire escale dans la deuxième ville de France lors des pics de pollution.

"La Méditerranée est une des mers les plus polluées au monde. C'est une zone de non-droit", indique la mairie de Marseille en préambule de cette pétition qu'elle invite à signer sur son site internet, estimant que "les niveaux de pollution atteints dans les villes portuaires aujourd'hui ne sont plus acceptables".

Des normes plus ambitieuses

"Alors que des discussions sont en cours au niveau international pour réglementer les niveaux d'émissions des bateaux, nous, Marseillais, exigeons que les règles internationales changent et soient bien plus protectrices de nos mers et de nos villes", ajoute la mairie, qui demande des "normes strictes et ambitieuses" afin de protéger la santé.

La municipalité de la deuxième ville de France souhaite en particulier que le préfet de région se prépare "à la mise en œuvre d'une interdiction des escales pour les navires les plus polluants durant les pics de pollution".

Depuis juin 2019, le Grand Port maritime de Marseille impose une réduction de 2 nœuds (8 nœuds maximum au lieu de 10) de la vitesse de tous les navires entrant dans les bassins Est – situés en ville – lors des pics de chaleur et de pollution. Il a aussi signé une charte avec ses principaux clients croisiéristes afin de réduire la pollution atmosphérique, comprenant notamment le branchement électrique à quai et l'utilisation de carburants à faible teneur en soufre.

Chaleur égale pollution

En raison des températures caniculaires actuelles, le département des Bouches-du-Rhône enregistre depuis plusieurs jours des concentrations élevées en ozone, qui ont conduit la préfecture à activer une "procédure d'alerte de niveau 2", soit une "vigilance renforcée tout public". L'ozone se forme lorsque les émissions provenant des combustibles fossiles et d'autres polluants d'origine humaine, comme les voitures, réagissent à la présence de la lumière du soleil.

Une pollution qui a conduit la préfecture à mettre en place une circulation différenciée dans le centre-ville de Marseille depuis lundi et jusqu'à nouvel ordre : seuls les véhicules légers disposant d'une vignette Crit'Air allant de 0 à 3 peuvent circuler.

"Les limitations de trafic routier et l’instauration de Zones à faibles émissions (ZFE) sont nécessaires, mais dans les villes portuaires, elles ne sont pas suffisantes", ajoute la mairie de Marseille sur son site internet.

Dans la deuxième ville de France, les émissions d'oxydes d'azote d'origine maritime – dont 20 % sont dues aux paquebots – ont dépassé pour la première fois en 2018 les émissions routières, selon l'organisme AtmoSud.

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