Taux de fret : un premier semestre de pente plus douce après le plongeon de 2022

L'année 2022 s'est avérée être l'année qui a porté un coup dur à la flambée des taux de fret dans la ligne régulière. Pour autant, le Shanghai Containerized Freight Index (SCFI) n'a pas du tout montré une remontée ou une véritable stabilisation au cours des six derniers mois.

La pente de cet indice illustrant le marché spot en sortie du port de Shanghai sur l'Europe, la Méditerranée, les deux côtes des États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, les deux côtes de l'Afrique subsaharienne, le Japon, l'Asie du Sud-Est et la Corée du Sud, s'est montrée plus douce pendant la période.

Ainsi, il y a quinze jours, à la mi-juin, le SCFI a atteint 930 USD le 20 pieds. Un niveau qui se trouvait en léger repli par rapport au 9 juin, où il se trouvait à 980 USD et à presque 1.000 sept jours auparavant, le 2 juin.

Le millier de dollar n'est plus un aimant

Fin mai, cet indice s'établissait déjà à 980 USD contre presque 1.000 USD en début de mois. Fin avril, il fallait déjà débourser un millier de dollar pour faire transporter un conteneur de 20 pieds en sortie de Shanghai. Quinze jours avant, le taux de fret moyen était identique.

Le 3 mars, ce grand marqueur de la ligne régulière conteneurisée s'élevait à 930 USD, soit 70 USD de moins que début février où il s'établissait à 1.000 USD, soit 60 USD de moins que début janvier.

Au cours du premier semestre de l'année en cours, l'érosion des taux de fret spot s'est toutefois avérée bien moins sévère que la chute drastique traversée fin 2022… Une année dernière très inégale où tout était plutôt bien parti, dans le prolongement de 2021, avant que la situation se dégrade fortement au dernier trimestre.

Ainsi, le SCFI avait affiché mi-janvier un indice moyen de 5.000 USD pour un conteneur de 20 pieds. Premier recul marquant pour ce marché, le mois d'avril, où à 4.350 USD, le marché avait déjà marqué un léger repli avant de descendre jusqu'à 4.200 USD en juin. En juillet, la baisse s'était confirmée puisque l'indice avait atteint en fin de mois 3.850 USD.

La dégringolade du dernier trimestre 2022

La forte dégringolade de 2022 était survenue en septembre puisque le SFCI s'est établi à 1.920 USD. En fin d'année, au mois de décembre, il apportait la preuve, à 1.180 USD, que le marché n'était pas parvenu à remonter la pente.

Dès l'arrivée de 2023, on a pris conscience au fil des mois que la stabilisation attendue a eu du mal à se confirmer. Six mois après, en juin dernier, ils ont représenté quatre fois leur niveau de juin 2022.

Selon Xeneta, "les taux élevés ne sont plus qu'un lointain souvenir. 2023 devient un véritable défi. Une chute de près de 50 % des prix contractuels en seulement trois mois est tout à fait inhabituelle".

Le consultant met cette chute sur le dos de la faiblesse de la demande, de l'incertitude macroéconomique et géopolitique persistante et de l'excès croissant de capacité. Selon lui, il est difficile de voir comment le secteur peut inverser la tendance actuelle, du moins à court terme.

Des volumes en baisse

Les données de Xeneta démontrent que "plus ils sont élevés, plus ils chutent difficilement", avec des baisses considérables depuis le début de l'année sur les principaux corridors mondiaux du conteneur maritime.

Pendant ce temps-là, le volume des exportations continue de baisser. Les principaux indices du marché révèlent une chute de 56,3 % des importations américaines et de 46 % des importations européennes.

À l'export, en Europe, le chiffre opposé n'a pas montré un profil plus favorable, en reculant 38,6 %. Les professionnels du secteur s'interrogent aujourd'hui. Quelle va être la tendance qui va marquer l'évolution des taux de fret des six prochains mois à venir ? Avec le comportement de la demande, une réponse à la question semble déjà se dessiner.