Rotterdam : année 2019 en stagnation pour le premier port d'Europe

Le port de Rotterdam n'a toujours pas atteint en 2019 la barre des 470 millions de tonnes en raison d'une mauvaise tenue de ses vracs liquides et solides. Les autres filières ont, elles, connu des croissances modestes.
À 469,402 millions de tonnes, le premier port européen a connu en 2019 une stagnation de 0,1 % de son trafic par rapport à l'année précédente.  
Les vracs liquides, à 211,20 Mt, sont restés stables par rapport à 2018 (211,8 Mt). Dans cette filière, le pétrole brut (+ 3,9 %) a dépassé les 100 Mt pour la 5e année consécutive. Selon la direction du port, les investissements réalisés les dernières années dans ce secteur ont permis d'accroître la capacité de production des raffineries locales implantées sur le port ou reliées aux installations portuaires. Les stocks de pétrole brut auraient également augmenté ces derniers mois.
Quant aux produits raffinés (68,16 Mt), ils ont marqué un recul de 12,2 % en raison d'une baisse des volumes de fuel à l'import comme à l'export, selon la direction du port néerlandais.
Le GNL a bondi de 36,6 % pour atteindre 7,14 Mt. L'établissement portuaire attribue cette forte hausse aux volumes produits dans l'Atlantique ayant été davantage importés en Europe au cours de l'année plutôt que d'être exportés vers l'Asie.

Vracs secs en recul

À 74,5 Mt, les vracs secs ont enregistré un recul de 4 % à Rotterdam. La chute du charbon (- 14,8 %) s'est révélée importante en 2019. "La part du charbon dans la production d'électricité a considérablement diminué aux Pays-Bas et en Allemagne. Les deux pays produisent davantage d'électricité à partir de l'énergie solaire, de l'énergie éolienne et du gaz", explique l'autorité portuaire. Elle ajoute que le charbon a également diminué en raison de la baisse de production d'acier en Allemagne.
Le trafic d'acier et de ferrailles (30.006 Mt) est resté stable lui aussi (- 0,2 %) par rapport à 2018. Quant au volume de biomasse, il a en revanche fortement progressé (+ 62,8 %).

Croissance modeste pour le conteneur

Le conteneur, après avoir traversé une période dynamique au cours du premier semestre, a connu le reste de l'année une évolution beaucoup plus modeste. Il a achevé l'année sur un volume global de 14,8 millions d'EVP, en croissance de seulement 2,5 % par rapport à 2018.
Selon la direction du port, la filière a notamment été victime ces derniers mois du déclin de la croissance économique en Europe. Une tendance qu'elle attribue à la baisse de la production industrielle en Allemagne, à l'annulation de chargements dans des ports asiatiques en fin d'année et à la concurrence que se livrent les ports dans le secteur du shortsea shipping.
Quant au ro-ro (24,253 Mt), le trafic a légèrement progressé en dépit des incertitudes liées à l'approche du Brexit. L'autorité portuaire a observé des variations de flux au courant de l'année, en raison de stocks de marchandises constitués au Royaume-Uni par la population anglaise à l'approche des premières échéances du Brexit prévues successivement les 31 mars et 31 octobre 2019. À 6,54 Mt, le conventionnel, lui, a progressé de 2,9 %. Une baisse d'activité a été constatée au dernier trimestre en raison d'une chute des exportations allemandes.

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