Offshore : Cherbourg, hub éolien

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Crédit photo Manche Drones production
Des trois sites de Ports de Normandie, Cherbourg est celui qui a le plus misé sur l’éolien offshore, puisqu’il est à la fois un lieu de production de pales géantes pour l’export et une plateforme d’assemblage pour la plupart des champs éoliens de la Manche.

Les trois sites portuaires de Dieppe, CaenOuistreham et Cherbourg, placés sous l’autorité du conseil régional de Normandie et réunis au sein de l’entité Ports de Normandie, sont chacun à leur façon concernés par le développement de l’éolien en mer. Les investissements les plus massifs, les plus visibles, les plus emblématiques aussi, ont eu lieu à Cherbourg.

Construction de pales géantes

Le port de l’extrémité du Cotentin a fait l’objet d’une extension, pour créer une nouvelle plateforme de 40 ha, avec un quai renforcé acceptant des charges de 50 t par m2. Cet équipement était prêt dès 2015, mais n’a pas été utilisé immédiatement, les projets d’installation d’éoliennes au large des côtes françaises ayant pris du retard. "Pour l’éolien nous avons pu faire de Cherbourg un hub, dont le positionnement est idéal pour l’assemblage des éoliennes destinées aux champs de Saint-Brieuc, de Courseulles-sur-Mer et de Fécamp ", souligne Philippe Deiss, directeur général des Ports de Normandie.

Dans un premier temps, la plateforme à colis lourds mise en place au port de Cherbourg pour les projets éoliens a surtout servi à LM Wind Power. Cet industriel danois de la fabrication d’éoliennes, racheté par General Electric en 2017, s’est implanté à Cherbourg pour y fabriquer des pales géantes, d’une longueur de 107 m : les plus grandes du monde en 2019, lorsque le premier exemplaire est sorti de la toute nouvelle usine.

Une solution de stockage

D’une trentaine de pales fabriquées en 2022, LM Wind Power devrait atteindre une production de 150 pales fin 2023. De quoi équiper une cinquantaine d’éoliennes géantes, bien plus grandes que celles en cours d’installation au large des côtes françaises. Cette production est exportée en majorité vers le marché étasunien, ainsi que vers le parc en cours de construction en mer du Nord au large de l’Angleterre, sur le Dogger Bank.

Ces pales, vu leurs dimensions, ne peuvent être exportées que par transport maritime. Les chantiers d’installation étant concentrés sur les mois d’été, il faut une solution pour stocker les pales sur place, puisque l’usine LM Wind Power produit à longueur d’année. Pour cela, un espace de 20 ha est utilisé pour servir de stock tampon. D’autant plus utile qu’un retard de production à l’usine General Electric de Saint-Nazaire, qui fabrique les nacelles, oblige à stocker davantage de pales à Cherbourg.

Un mise en service à partir de fin 2023

Le premier parc éolien ayant choisi Cherbourg comme base d’installation a été celui construit au large de Saint-Brieuc. Brest avait d’abord été pressenti, mais la disponibilité et la taille des installations cherbourgeoises pour le stockage et l’assemblage des éléments a finalement convaincu le porteur du projet, l’espagnol Iberdrola, de passer par le port du Cotentin.

Les ancrages de fondations et les pieux soutenant les jackets ont commencé à affluer sur la plateforme à colis lourds début 2021, avec un total de 80 escales. Ils y ont été stockés jusqu’à leur mise en place par navire jackup. Un total de 62 éoliennes ont ainsi été installées, pour une puissance cumulée de 496 MW. La mise en service va débuter progressivement à partir de fin 2023, ce qui signera la fin du rôle de Cherbourg dans ce projet.

> Lire l'intégralité de l'article dans l'Antenne spécial Normandie

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