La pollution au port de Nice, liée notamment à la fumée des ferries, sera bientôt mesurée directement chez les riverains qui saluent "une amélioration" de l'air respiré cet été. Comme à Marseille où des canisters ont été mis à disposition depuis un an, via les comités de quartiers, l'association Atmosud agréée pour la surveillance de la qualité de l'air est en train d'identifier des habitations dans le quartier du port pour y installer des compteurs de particules. "Ce sera chez les gens et les moyens sont assez lourds, capables de faire des mesures de référence. Les compteurs font la taille de trois boîtes à chaussure", précise Dominique Robin, directeur d'Atmosud, qui compte démarrer les mesures en septembre. "On aura un bout de la haute saison", ajoute-t-il, en référence au flot de vacanciers embarquant pour la Corse depuis Nice. À Toulon, l'opération est en revanche reportée à 2020. "La métropole de Nice a réussi à avoir l'aide de l'Union européenne", se félicite le chercheur Daniel Moatti, qui avait tiré la sonnette d'alarme en 2016 avec d'autres riverains, regroupés dans l'association niçoise pour la qualité de l'air, de l'environnement et de la vie (Anqaev). De manière générale, il observe "une amélioration" à Nice : "Déjà, il y a moins de trafic car Moby est partie et Corsica a augmenté ses rotations à partir de Toulon". "Autre bonne nouvelle, depuis cet été, quand il y a un pic de pollution, tous les navires rentrent en zone portuaire au fuel à 0,1 %", un fuel marin plus cher mais à moindre teneur en soufre, dit-il. Ces manœuvres ont eu lieu du 25 au 30 juin, soit sept escales, précise la métropole. "On voudrait que ce soit tout le temps, comme en mer du Nord, dans la Manche et la Baltique", ajoute Daniel Moatti. Selon lui, les cimentiers montrent la voie : au port et en mer, ils utilisent le fuel marin le moins polluant. Le responsable régional de Vicat, Joseph Coniglio, confirme et indique qu'un navire vient même d'être acheté, "au moins aussi vertueux" pour réduire les émanations. Des problèmes demeurent : les voitures qui font tourner le moteur avant l'embarquement et embouteillent les rues en quittant le port et les ferries restant à quai moins de deux heures, autorisés à brûler un fuel marin polluant. La métropole envisage une alimentation à quai par un groupe à l'hydrogène ou au gaz naturel liquéfié. Des études sont en cours, et rendez-vous pris à la fin de l'été avec Corsica Ferries.
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