Le port mahorais de Longoni ne sort pas de la crise dans laquelle il est plongé depuis quelques années. Le Conseil départemental ne parvient pas à mettre fin au conflit qui l'oppose à Mayotte Channel Gateway (MCG), filiale de la société SNIE et titulaire de la délégation de service public (DSP) pour la gestion de l'établissement portuaire.
Sur l'île de Mayotte, dans ce département français de l'océan Indien, l'activité maritime est en crise depuis huit ans. Longoni vit au rythme de la douzaine de procès qui opposent la communauté portuaire à la société SNIE, présidée par Ida Nel, et par Mayotte Channel Gateway (MCG), titulaire depuis 2013 de la délégation de service public (DSP) portant sur la gestion et l'exploitation de l'établissement portuaire.
Les actions en justice menées par le Conseil départemental et par l'Union maritime de Mayotte (UMM) contre MCG se multiplient. La collectivité locale a réclamé la déchéance de cette délégation dont la présidente de la société SNIE est accusée de faire usage au bénéfice de sa filiale manutention. Le département se plaint de ne pas être capable de faire respecter le contrat dont elle est en charge et réclame auprès de MCG des sommes indûment perçues. Un recours a été adressé devant le tribunal administratif de Mayotte.
Smart : une AOT difficile à obtenir pour CMA Terminals
À l'Union maritime, Norbert Martinez, son président, a indiqué mi-avril devoir de nouveau se présenter à une nouvelle audience aux côtés du conseil départemental à l'encontre de la société. Il se souvient des difficultés que CMA Terminals a rencontrées en 2019 lors de la reprise la Société mahoraise d'acconage, de représentation et de transit (Smart), l'entreprise de manutention historique locale. L'opérateur du groupe CMA CGM a dû attendre le déblocage de l'autorisation d'occupation temporaire (AOT) qui lui avait été refusée par MCG avant d'obtenir ses locaux administratifs et de pouvoir opérer les navires.
Parmi les dernières accusations formulées par la place portuaire à l'encontre de MCG figurent aujourd'hui des hausses contestées de tarif d'outillage de manutention. Les prix s'élèvent à environ sept fois le montant initial, selon Norbert Martinez. La société a également bloqué les conteneurs de certains importateurs.
Changement de statut réclamé
De son côté, le président du Conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani, a réitéré une nouvelle fois le 28 octobre 2020 auprès d'Annick Girardin, la ministre de la Mer, son souhait de voir Longoni obtenir le statut de Grand Port maritime. Une requête qui, à ce jour, est restée sans suite. Il indiquait dans son courrier avoir déjà sollicité l'État à plusieurs reprises sur le sujet sans avoir obtenu d'engagements.
L'UMM soutient cette demande de changement de statut de la part du président de la collectivité pour mettre fin à l'emprise de la société SNIE et de MCG sur l'avenir de Longoni.
Christian Corre, le délégué général, juge : "Depuis le 1er novembre 2013, nous en sommes à huit ans de galère. Le port n'est ouvert que 6h30 par jour". Il rappelle pourtant que l'arrivée du Cargo Community System Ci5 à Mayotte, en 2020, venu remplacer AP+, constitue une véritable réussite pour le port mahorais. Mais Norbert Martinez et lui-même restent aujourd'hui pessimiste quant à l'avenir de Longoni. Tous deux estiment que "le port a besoin de projets structurants".
Les actions en justice menées par le Conseil départemental et par l'Union maritime de Mayotte (UMM) contre MCG se multiplient. La collectivité locale a réclamé la déchéance de cette délégation dont la présidente de la société SNIE est accusée de faire usage au bénéfice de sa filiale manutention. Le département se plaint de ne pas être capable de faire respecter le contrat dont elle est en charge et réclame auprès de MCG des sommes indûment perçues. Un recours a été adressé devant le tribunal administratif de Mayotte.
Smart : une AOT difficile à obtenir pour CMA Terminals
À l'Union maritime, Norbert Martinez, son président, a indiqué mi-avril devoir de nouveau se présenter à une nouvelle audience aux côtés du conseil départemental à l'encontre de la société. Il se souvient des difficultés que CMA Terminals a rencontrées en 2019 lors de la reprise la Société mahoraise d'acconage, de représentation et de transit (Smart), l'entreprise de manutention historique locale. L'opérateur du groupe CMA CGM a dû attendre le déblocage de l'autorisation d'occupation temporaire (AOT) qui lui avait été refusée par MCG avant d'obtenir ses locaux administratifs et de pouvoir opérer les navires.
Parmi les dernières accusations formulées par la place portuaire à l'encontre de MCG figurent aujourd'hui des hausses contestées de tarif d'outillage de manutention. Les prix s'élèvent à environ sept fois le montant initial, selon Norbert Martinez. La société a également bloqué les conteneurs de certains importateurs.
Changement de statut réclamé
De son côté, le président du Conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani, a réitéré une nouvelle fois le 28 octobre 2020 auprès d'Annick Girardin, la ministre de la Mer, son souhait de voir Longoni obtenir le statut de Grand Port maritime. Une requête qui, à ce jour, est restée sans suite. Il indiquait dans son courrier avoir déjà sollicité l'État à plusieurs reprises sur le sujet sans avoir obtenu d'engagements.
L'UMM soutient cette demande de changement de statut de la part du président de la collectivité pour mettre fin à l'emprise de la société SNIE et de MCG sur l'avenir de Longoni.
Christian Corre, le délégué général, juge : "Depuis le 1er novembre 2013, nous en sommes à huit ans de galère. Le port n'est ouvert que 6h30 par jour". Il rappelle pourtant que l'arrivée du Cargo Community System Ci5 à Mayotte, en 2020, venu remplacer AP+, constitue une véritable réussite pour le port mahorais. Mais Norbert Martinez et lui-même restent aujourd'hui pessimiste quant à l'avenir de Longoni. Tous deux estiment que "le port a besoin de projets structurants".