Marseille-Fos accélère sur la fourniture d'électricité aux navires

Le port de Marseille-Fos pourra permettre à deux navires de croisières de se brancher électriquement au même moment à quai en 2025 pour limiter la pollution de l'air. Le branchement électrique des navires, qui leur permet de ne pas faire tourner leurs moteurs lors des passages dans les ports, devrait être étendu aux navires en réparation et aux porte-conteneurs en 2028.

"Il y a une règle européenne qui a été votée il y a quelques semaines, qui prévoit que l'électrification à quai c'est pour 2030 partout en Europe (pour les porte-conteneurs et le transport de passagers, NDLR) et, à Marseille, ce sera d'ici 2027, 2028. On voit que Marseille est en avance", s'est félicité le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, en visite à Marseille le 20 juin.

Depuis 2017, le Grand Port de maritime de Marseille (GPMM) est déjà équipé d'installations permettant aux ferries à destination de la Corse de se brancher à quai afin de ne pas laisser tourner leurs moteurs pour leurs besoins en électricité lors des escales, source d'une pollution massive de l'air régulièrement dénoncée par associations et riverains dans la deuxième ville de France.

À partir de cet été, les ferries desservant le Maghreb pourront également bénéficier de quais électrifiés. À ce stade, deux navires assurant les liaisons avec l'Algérie et un avec le Maroc pourront en profiter mais les unités de la Cotunav desservant la Tunisie n'ont pas l'équipement adéquat, selon le port.

Seul port de Méditerranée électrifié

"Aujourd'hui, il y a 14 ports au monde qui sont électrifiés" et Marseille, premier port de France, "en fait partie": "nous sommes les seuls de toute la Méditerranée à ce niveau d'équipement", a rappelé le président du conseil de surveillance du port, Christophe Castaner.

"Dans le contrat plan État-région 2023-2027, l'État met 75 millions d'euros pour le port", qui font partie des 700 millions d'euros (pour la mobilité) que nous avons contractualisés ce matin" avec la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, a précisé Clément Beaune.

La première tranche d'investissements jusqu'en 2025 – qui comprend également la production d'électricité photovoltaïque par le port –, va "dépasser les 70 millions d'euros", a précisé Hervé Martel, président du directoire du GPMM, avant une seconde phase de 70 millions d'euros également.

Pour cette seconde phase, "l'ambition, c'est de brancher les navires qui sont en réparation navale, c'est-à-dire qui restent longtemps dans le port" mais aussi d'équiper le "terminal à conteneurs, le terminal roulier et le terminal de petites croisières haut de gamme qu'on envisage d'implanter dans la partie sud du port", a-t-il précisé.