L'Union européenne a officiellement lancé, lundi 19 février, sa mission de protection du trafic maritime en mer Rouge, perturbé par des attaques des rebelles houthis, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Depuis mi-novembre, les rebelles houthis soutenus par Téhéran multiplient les attaques contre les navires qu'ils estiment liés à Israël. Les insurgés affirment agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas après l'attaque de ce dernier le 7 octobre sur le sol israélien. Leurs attaques ont contraint de nombreux armateurs à contourner la mer Rouge et le golfe d'Aden, où transitent 12 % du commerce mondial.
Une mission de surveillance et de patrouille maritime à vocation défensive
Cette mission, baptisée "Aspides" ("bouclier" en grec ancien) et qualifiée de "risquée", est prévue pour durer un an, éventuellement renouvelable. Cela ne signifie pas qu'elle sera immédiatement opérationnelle : il appartiendra à son commandement de déterminer quand elle disposera de ressources suffisantes pour être totalement opérationnelle, ce qui devrait prendre "quelques semaines", estime un diplomate européen.
Les Vingt-Sept se sont mis d'accord dès janvier sur le principe d'une mission de surveillance et patrouille maritime en Mer Rouge, à condition toutefois que son mandat soit purement défensif. Elle pourra faire feu pour défendre les navires marchands ou se défendre elle-même, mais ne pourra pas viser des objectifs à terre contre des positions des rebelles houthis au Yémen, selon des diplomates. Il est "important de ne pas contribuer à l'escalade dans la région", a insisté l'un d'eux.
Un commandement grec et italien
La Grèce en assurera le commandement général et l'Italie le commandement opérationnel en mer. "Nous venons d'approuver le lancement de l'opération militaire navale Aspides dont l'Italie aura le commandement des forces", a ainsi confirmé le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani sur X.
Plusieurs pays ont fait part de leur intention de participer à cette mission, dont la Belgique, l'Italie, l'Allemagne ou la France. L'Espagne a indiqué qu'elle n'y participerait pas. Certains pays ont déjà annoncé mettre à disposition des navires : l'Allemagne avec la frégate Hessen, déjà partie le 8 février en direction de la mer Rouge, la Belgique avec sa frégate Marie-Louise et la France, prête à doter la mission de sécurité d'une frégate déjà sur place.
La rédaction, avec l'AFP
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