L'heure est au retour à la normale pour le transport maritime, dont la santé se calque sur la consommation mondiale : les taux de fret, qui avaient explosé pendant la crise du Covid, retrouvent désormais des niveaux approchants ceux de 2019.
Après une envolée qui a vu le prix du conteneur de 40 pieds passer de 1.500 dollars en juin 2020 à plus de 11.000 dollars en septembre 2021, selon le Freightos Baltic Index, les taux de fret n'ont cessé de chuter depuis mars 2022. Début décembre, le conteneur n'était plus qu'à 2.500 dollars.
Les tarifs du transport maritime "sont liés à l'offre et la demande" et suivent "les cycles de l'économie mondiale", explique Arthur Barillas, directeur général du commissionnaire de transport Ovrsea, majoritairement détenu par le groupe Bolloré.
En 2020, la crise sanitaire a vu le pouvoir d'achat des populations confinées se déporter vers les biens de consommation, entraînant une explosion de l’e-commerce. À cela se sont ajoutées des aides à la consommation mises en place par les États. Les compagnies maritimes ont eu du mal à répondre à cette hausse brutale de la demande, d'où une envolée des prix du fret.
"Baisse de la demande"
Les transporteurs maritimes ont de ce fait engrangé des bénéfices records. En 2021, le français CMA CGM, troisième opérateur mondial de ligne maritime régulière, a multiplié son résultat net par dix pour atteindre l'impressionnante somme de 17,9 milliards de dollars. Le danois Maersk, deuxième armateur mondial, l'a, de son côté, multiplié par six.
Mais le phénomène inflationniste entamé mi-2021, couplé à une normalisation de la consommation et suivi par le début de la guerre en Ukraine, a considérablement infléchi la courbe.
"Nous observons actuellement une baisse de la demande qui conduit à une normalisation des échanges économiques internationaux et une baisse significative des taux de fret", commentait fin novembre Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM.
Cette baisse brutale des prix du fret "a pris tout le monde de court", explique Arthur Barillas.
Conséquence, selon lui : "Les entreprises se retrouvent avec beaucoup de stock", alors que la demande en biens de consommation devrait "chuter de 6 %" en 2023. Maersk a ainsi vu son volume transporté au troisième trimestre 2022 baisser de 7,6 % par rapport au trimestre précédent.
Plus de navires pour moins de marchandises
Dans le même temps, les compagnies maritimes, qui ont lancé des commandes de navires au plus fort de la crise sanitaire, "vont voir la capacité de leurs flottes grimper de 4 %", analyse-t-il.
Plus de navires pour moins de marchandises à transporter : telle va être l'équation à résoudre pour les transporteurs, également confrontés à la flambée des prix de l'énergie. CMA CGM a dépensé en énergie 822 millions de dollars supplémentaires sur le troisième trimestre, par rapport à l'année dernière.
Aussi, "l'incertitude est très forte" pour l'année prochaine, même si certains signaux positifs tels que "l'inflation qui se calme", font sentir "une légère brise d'optimisme" qui pourrait rendre 2023 "moins compliquée que prévu", explique Arthur Barillas. "Le premier trimestre sera le baromètre de l'année à venir", hasarde-t-il.
Les tarifs du transport maritime "sont liés à l'offre et la demande" et suivent "les cycles de l'économie mondiale", explique Arthur Barillas, directeur général du commissionnaire de transport Ovrsea, majoritairement détenu par le groupe Bolloré.
En 2020, la crise sanitaire a vu le pouvoir d'achat des populations confinées se déporter vers les biens de consommation, entraînant une explosion de l’e-commerce. À cela se sont ajoutées des aides à la consommation mises en place par les États. Les compagnies maritimes ont eu du mal à répondre à cette hausse brutale de la demande, d'où une envolée des prix du fret.
"Baisse de la demande"
Les transporteurs maritimes ont de ce fait engrangé des bénéfices records. En 2021, le français CMA CGM, troisième opérateur mondial de ligne maritime régulière, a multiplié son résultat net par dix pour atteindre l'impressionnante somme de 17,9 milliards de dollars. Le danois Maersk, deuxième armateur mondial, l'a, de son côté, multiplié par six.
Mais le phénomène inflationniste entamé mi-2021, couplé à une normalisation de la consommation et suivi par le début de la guerre en Ukraine, a considérablement infléchi la courbe.
"Nous observons actuellement une baisse de la demande qui conduit à une normalisation des échanges économiques internationaux et une baisse significative des taux de fret", commentait fin novembre Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM.
Cette baisse brutale des prix du fret "a pris tout le monde de court", explique Arthur Barillas.
Conséquence, selon lui : "Les entreprises se retrouvent avec beaucoup de stock", alors que la demande en biens de consommation devrait "chuter de 6 %" en 2023. Maersk a ainsi vu son volume transporté au troisième trimestre 2022 baisser de 7,6 % par rapport au trimestre précédent.
Plus de navires pour moins de marchandises
Dans le même temps, les compagnies maritimes, qui ont lancé des commandes de navires au plus fort de la crise sanitaire, "vont voir la capacité de leurs flottes grimper de 4 %", analyse-t-il.
Plus de navires pour moins de marchandises à transporter : telle va être l'équation à résoudre pour les transporteurs, également confrontés à la flambée des prix de l'énergie. CMA CGM a dépensé en énergie 822 millions de dollars supplémentaires sur le troisième trimestre, par rapport à l'année dernière.
Aussi, "l'incertitude est très forte" pour l'année prochaine, même si certains signaux positifs tels que "l'inflation qui se calme", font sentir "une légère brise d'optimisme" qui pourrait rendre 2023 "moins compliquée que prévu", explique Arthur Barillas. "Le premier trimestre sera le baromètre de l'année à venir", hasarde-t-il.