Afin de relancer l'activité du port du Havre, fortement impacté par la crise sociale puis la crise sanitaire, le Groupement des employeurs de main d‘œuvre appelle à un pacte social de long terme.
Voilà des années que le Groupement des employeurs de main d’œuvre du Havre (Gemo) les réclamait. Deux projets, un accès fluvial direct à Port 2000 ainsi que l'agrandissement de ce port qui permet d'accueillir les porte-conteneurs géants via un nouveau linéaire de quai de 700 mètres, ont été votés en juin 2018 par le conseil de surveillance du Grand Port maritime du Havre. Ils étaient inscrits dans un vaste programme d'investissements de plus de 500 millions d’euros. Pourtant, Christian de Tinguy, président du Gemo qui représente plus de 2.000 salariés, ne cache pas son impatience : "Il s'agissait de réaliser les deux projets en même temps pour ne pas augmenter la capacité sans anticiper la massification. Or, à septembre 2020, nous ne voyons que le début des travaux de construction du quai pour les postes 11 et 12 du futur terminal. Va-t-il y avoir convergence dans la livraison de ces chantiers ?"
Situation "très préoccupante"
Mais le président du Gemo se dit principalement inquiet de la situation "très préoccupante" du port du Havre. Malgré la continuité à 100 % de l'activité sur tous les terminaux durant l’épidémie due au coronavirus, "grâce à la mobilisation de tous les métiers", le port n'a pas récupéré les trafics perdus en début d'année, en raison des mouvements sociaux de décembre 2019 et janvier 2020 contre la réforme des retraites, avec notamment, les opérations "port mort". À fin mars, avant la crise sanitaire, les volumes de conteneurs avaient connu une chute de 30 % et "à fin août, nous avons une baisse de 25 % sur le conteneur et de 30 % sur le roulier. Nos concurrents ont gardé les volumes qu'ils avaient récupérés en début d'année, les armateurs ayant supprimé des services pour se concentrer sur leurs ports clés, qui font office de hubs. Le fret français transite donc par des ports non français". Le port du Havre a ainsi perdu sa fonction de port hub, avec le risque d'être déclassé en port secondaire, et "Anvers est aujourd'hui devenu largement le premier port français".
"Sauver les ports français"
Il s'agit désormais de "sauver les ports français et le commerce extérieur", note Christian de Tinguy qui a également la casquette de président de l'Union nationale des industries de la manutention (Unim). Dès avril, tous les acteurs de l'économie maritime ont travaillé ensemble sur un plan de relance dans les différentes filières afin de développer la compétitivité des ports français et d’y relocaliser le fret français. Le constat a été unanime : "Tout cela ne pourra se concrétiser sans un pacte social à long terme." Et, insiste Christian de Tinguy, "Il faut redonner confiance. Les agents maritimes et les consignataires sont prêts à participer aux efforts de relance s'ils peuvent espérer en retour un engagement en termes de fiabilité, pour une paix sociale et une adhésion de tous les acteurs à ces efforts".
Le président du Gemo et de l’Unim se veut optimiste : la charte de relance logistique et portuaire nationale élaborée avec le Cluster maritime français et les différents ministères de tutelle tout comme l'accord de productivité entre l’Unim et la Fédération nationale des ports et docks-CGT (FNPD-CGT) devraient être prochainement signés.
Situation "très préoccupante"
Mais le président du Gemo se dit principalement inquiet de la situation "très préoccupante" du port du Havre. Malgré la continuité à 100 % de l'activité sur tous les terminaux durant l’épidémie due au coronavirus, "grâce à la mobilisation de tous les métiers", le port n'a pas récupéré les trafics perdus en début d'année, en raison des mouvements sociaux de décembre 2019 et janvier 2020 contre la réforme des retraites, avec notamment, les opérations "port mort". À fin mars, avant la crise sanitaire, les volumes de conteneurs avaient connu une chute de 30 % et "à fin août, nous avons une baisse de 25 % sur le conteneur et de 30 % sur le roulier. Nos concurrents ont gardé les volumes qu'ils avaient récupérés en début d'année, les armateurs ayant supprimé des services pour se concentrer sur leurs ports clés, qui font office de hubs. Le fret français transite donc par des ports non français". Le port du Havre a ainsi perdu sa fonction de port hub, avec le risque d'être déclassé en port secondaire, et "Anvers est aujourd'hui devenu largement le premier port français".
"Sauver les ports français"
Il s'agit désormais de "sauver les ports français et le commerce extérieur", note Christian de Tinguy qui a également la casquette de président de l'Union nationale des industries de la manutention (Unim). Dès avril, tous les acteurs de l'économie maritime ont travaillé ensemble sur un plan de relance dans les différentes filières afin de développer la compétitivité des ports français et d’y relocaliser le fret français. Le constat a été unanime : "Tout cela ne pourra se concrétiser sans un pacte social à long terme." Et, insiste Christian de Tinguy, "Il faut redonner confiance. Les agents maritimes et les consignataires sont prêts à participer aux efforts de relance s'ils peuvent espérer en retour un engagement en termes de fiabilité, pour une paix sociale et une adhésion de tous les acteurs à ces efforts".
Le président du Gemo et de l’Unim se veut optimiste : la charte de relance logistique et portuaire nationale élaborée avec le Cluster maritime français et les différents ministères de tutelle tout comme l'accord de productivité entre l’Unim et la Fédération nationale des ports et docks-CGT (FNPD-CGT) devraient être prochainement signés.