Les armateurs mondiaux se tournent vers le Cap de Bonne Espérance

Le Cap de Bonne Espérance attire de plus en plus d'armateurs de ligne régulière sur l'axe Est-Ouest. L'objectif est d'économiser les frais de passage du canal de Suez.
La forte chute du coût du prix du combustible, une hausse du nombre des navires inactifs sont les divers facteurs qui incitent les armateurs mondiaux à modifier leurs routes sur l'axe Europe-Asie. Un détour, au détriment du canal de Suez, qui leur permet d'économiser les frais de passage de celui-ci.
Selon Alphaliner, après CMA CGM, c'est au tour de MSC et Maersk, les deux partenaires de 2M, d'emprunter le Cap de Bonne Espérance pour leur service AE-6/Lion. Ce détour sur cette route reliant l'Europe du Nord à l'Asie et à la côte Ouest des États-Unis, exploitant des navires de 11.000 à 19.000 EVP, portera certes la rotation globale de dix-sept à dix-huit semaines.  Mais elle sera plus économique. L'alliance 2 M n'est pas la seule à bouder le canal de Suez. Les membres de l'Ocean Alliance ont déjà affirmé leur préférence pour l'itinéraire via l'Afrique du Sud. De même que ceux de The Alliance.

Le rabais offert par le canal de Suez jugé insuffisant

Pour sa part, l'autorité du canal de Suez s'est déjà livrée le 1er avril à un geste commercial en accordant un rabais de 6 % sur les frais de passage jusqu'au 30 juin. Selon Alphaliner, les navires concernés sont ceux qui sont opérés sur la route Europe du Nord-Asie ou en provenance du hub de Tanger Med. Mais il semble que cette réduction ait été considérée comme insuffisante.
Pourtant, le détour par le Cap de Bonne Espérance rallonge le trajet. Pour un navire partant du Nord de l'Europe à destination de l'Asie via le canal de Suez, le port de Singapour peut être atteint en 24 jours, à une vitesse de 15 nœuds. Via le Cap de Bonne espérance, il faut à ce porte-conteneurs 33 jours de mer. Le consultant parisien explique alors que les armateurs peuvent porter la vitesse du navire à 17 nœuds pour porter le voyage à 29 jours, soit cinq jours seulement de différence entre les deux itinéraires.
La hausse de la surcapacité et la baisse de la demande de transport venant se conjuguer à l'effondrement du prix du baril et la forte hausse du nombre des navires inactifs dans le monde ne devrait pas inciter les opérateurs globaux à changer d'avis sur le canal de Suez rapidement.

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