Le port de Nice sera exploité en régie

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© CCI de Nice

L'accueil en juin 2025 sur le port de commerce du 3e Sommet des Nations unies sur les océans par l'État français, bouscule la gouvernance du port alors en pleine réflexion.

Propriété de la Métropole Nice-Côte d'Azur et géré par la CCI locale, dont la concession s’achève en 2038, le port de commerce de Nice faisait l’objet depuis quelques semaines d’âpres discussions. Il était question de la création d’une société portuaire, à l’image de celle créée en 2021 pour le port de Brest, afin de l’exploiter de façon plus efficace.

Les pourparlers entre la Métropole et la CCI étaient sur le point d’aboutir, quand l’État a annoncé en début d’année que le port avait été choisi pour accueillir en juin 2025 le 3e Sommet des Nations unies sur les océans, un événement de portée mondiale réunissant plus de 120 chefs d’État et 25.000 participants. Dans l’urgence, Métropole et CCI ont donc opté pour une autre solution.

Une régie plutôt qu’une société portuaire

Après accord avec la CCI pour une "résiliation amiable de la concession", la Métropole va créer une régie qui reprendra en juillet l’exploitation du port récupérant au passage les 25 collaborateurs de la CCI qui y étaient employés. La reprise d’une concession avant sa fin se justifie en cas de force majeure et d’intérêt de l’État, ce qui est le cas.

Car l'accueil du Sommet impose la construction en moins de deux ans d’un centre de congrès sur l’un des quais via un GIP (Groupement d’intérêt public) associant les organisateurs (Nations unies, France, Costa Rica), qui assument 90 % de la dépense, et la Métropole.

Après négociation sur les indemnités inhérentes à la cession de la concession, la Métropole, via la régie, aura la pleine responsabilité de ce port pour engager son adaptation comme la nécessaire rénovation de la digue principale pour laquelle la facture sera très importante (on évoque 60 millions d'euros).

Des accords gagnants

Ce port, en cœur de ville, dispose d’un espace restreint où cohabitent la plaisance, la pêche, l’accueil croisière, les liaisons avec la Corse et le fret auquel s’ajoutera l’activité nouvelle générée par le centre des congrès, hypothéquant l’un de ses principaux quais.

La Métropole en échange de la concession promet à la CCI de l’associer à la gestion du centre des congrès sur le port et celui envisagé près de l’aéroport. L’évènementiel faisant partie des missions de la CCI , les indemnités financières liées à l’arrêt de la concession lui permettront de développer cette activité.

La Métropole aidera aussi la CCI à acquérir un terrain limitrophe à son Campus Régional de l’Apprentissage ouvert en 2022 et déjà saturé.

Le port en mutation

Avec la Régie, la Métropole Nice-Côte d’Azur a désormais dans ses mains l’avenir du port de commerce, dont l’activité doit évoluer. Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole, a déjà fait part de ses réticences pour l’accueil de la grande croisière et des nouveaux ferries pour la Corse.

Il soutient que les quais ne pourront accueillir des unités de plus de 150 mètres. Ce qui réduirait drastiquement l’activité du port alors que le fret et le trafic passagers semble pourtant voué à un nouvel essor. Le débat est lancé.

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