Le port de Calais a su opposer une résistance aux pièges de 2022

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Alors que le port de Calais a souffert en 2022 d'une réduction de l'offre de cale sur le Transmanche pendant un trimestre, il a enregistré une forte croissance du fret non accompagné. Quant aux terminaux de commerce, ils ont achevé l'année en stabilité.
"En 2022, nous avons vécu trois années en une : un premier trimestre avec la poursuite des restrictions sanitaires pour le tourisme, un deuxième trimestre avec la mise à l’arrêt des ferries de P&O et un deuxième semestre avec des activités d’un niveau habituel", a affirmé Benoît Rochet, directeur général de la Société d’exploitation des ports du détroit (SEPD).

Sur le Transmanche, l'année écoulée a été marquée par un manque de cale pendant trois mois. Un phénomène pour le fret accompagné dû à la décision de réorganisation prise par la compagnie britannique P&O s'étant traduite à Calais par une baisse de 2 %, à 1.604.791 unités.

L'établissement portuaire estime que les chiffres annuels auraient pu être bien plus décevants alors que les ferries de ce transporteur maritime ont été aux abonnés absents de mai à août.

En revanche, le fret non accompagné a fortement progressé en 2022. À 62.515 remorques manutentionnées, cette activité a bondi de 62 % comparé à 2021. C'est le service ro-ro Calais-Sheerness opéré par le danois DFDS qui en a transporté à lui seul plus de la moitié.

À croire que cette liaison, qui a réalisé l'an dernier sa première année entière d'exercice après son lancement en 2021, a tiré également profit d'une synergie entre la compagnie scandinave et l'opérateur ferroviaire VIIA avec la mise en place en mai 2022 de son autoroute ferroviaire reliant Calais à Sète.    

Avec 41.142 remorques, cette dernière a d'ailleurs battu un record pour la deuxième année consécutive, avec une augmentation de volumes transportés de 58 %.

Les terminaux de commerce en stabilité

Les terminaux de commerce de Calais et Boulogne-sur-Mer ont affiché une stabilité en 2022 par rapport à 2021 avec un trafic total de 1,25 millions de tonnes. Une situation qui masque toutefois une progression de 7,5 % à Calais (602.811 t), portée par les cailloux, la pierre à chaux, les câbles et un repli de 6 % à Boulogne (651.816 t) où la chute de la chaux vive n’a pas été compensée par la pierre à chaux ou les sables marins.

Au total, en 2022, le trafic marchandises s’est établi à 37,99 millions de tonnes (-3,6 %) pour les deux ports du détroit du Pas-de-Calais. Le Transmanche seul représentant 36,74 Mt (-3,8 %). Le chiffre d’affaires a atteint 111 millions d’euros en 2022 contre 93 millions en 2021.  
 
La SEPD prévoit une enveloppe de 13 M EUR pour 2023

En 2023, ce sont un peu plus de 13 millions d’euros d’investissements qui ont été annoncés par la SEPD pour les deux ports de Calais et de Boulogne. Dans le premier site, le montant va permettre quelques aménagements de contrôle de type EES (entry/exit system) à la suite du Brexit mais aussi des travaux d’entretien des infrastructures ou des réseaux.

Il en va de même pour les chantiers prévus à Boulogne avec, en plus, le début de démantèlement de friches industrielles. Une solution trouvée en réponse à la problématique du manque de foncier dans ce port.

Sur l'axe Calais-Douvres, l’année 2023 va être marquée par l’arrivée des deux nouveaux ferries de P&O. Des navires offrant la promesse d’une réduction de la consommation de carburant de 40 % grâce à une propulsion hybride et, plus globalement, une optimisation des énergies nécessaires à bord. Le premier des deux est prévu pour arriver entre le printemps et l’été. Quant au second, il est attendu à l'automne.

L’activité tourisme au port de Calais a largement repris au début du deuxième trimestre 2022 suite à la levée des restrictions de déplacements internationaux imposées lors de la pandémie. À plus de 5,1 millions, le nombre de passagers a progressé de 115 %.
Quant aux véhicules de tourisme, ils ont presque atteint 968.000 unités, soit 280 % de plus qu'en 2021.

Des chiffres qui ne renouent toutefois pas avec les niveaux de 2019 mais représentent entre 75 et 80 % du trafic d’avant la pandémie.

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