Le port allemand de Cuxhaven veut tourner la page du Brexit

Le port de Cuxhaven réalise 85 % de son trafic avec la Grande-Bretagne. Après trois ans de préparation et d’attente, les opérateurs sont impatients désormais d’appliquer les nouvelles règles. Et espèrent gagner de nouveaux clients.
Du Brexit, le port allemand de Cuxhaven a tout vécu intensément, du choc du référendum aux négociations interminables en passant par le stress des préparatifs. À quelques heures du divorce, son directeur, Hans-Peter Zint, n'a qu'un souhait : "que ça arrive, enfin !". C'est pourtant un défi inédit qui l'attend lorsque le Royaume-Uni sortira, au 1er janvier, du marché unique et de l'Union douanière.
Hans-Peter Zint peut mesurer l'ampleur de la tâche : des centaines de véhicules sortis des usines allemandes sont chargées à destination du port anglais d'Immingham. Dans l'autre sens, débarquent les Land Rover britanniques destinées au marché continental, mais aussi des pièces métalliques destinées à la construction ou encore des mobile-homes.
"Aujourd'hui nous n'avons aucune formalité douanière à effectuer et demain, ces procédures concerneront 85 % de nos volumes, c'est une terre inconnue pour Cuxhaven", explique Hans-Peter Zint. Le secteur automobile allemand sera aux avant-postes des conséquences du Brexit : avec près de 600.000 véhicules livrés en 2019, l'Angleterre est son premier marché d'exportation. Le Royaume-Uni était l'an dernier le septième partenaire commercial de l'Allemagne.

Fret non accompagné, un atout

Après le plongeon de l'activité au printemps, pour cause de pandémie, l'Allemagne et l'Angleterre ont mis les bouchées doubles pour acheminer le plus de marchandises avant la fin de la période de transition. "Ce fut une drôle d'année", soupire Marcus Braue, responsable local de l'armateur danois DFDS, qui opère les deux liaisons quotidiennes entre Cuxhaven et Immingham. "La plupart des entreprises se sont bien préparées, mais quelques-unes, pour lesquelles le marché britannique n’est pas central, commencent seulement à se préoccuper des futures formalités", expliquait-il début décembre.
Reste la menace du chaos administratif et des bouchons. À cet égard, Cuxhaven estime disposer d'un atout par rapport aux géants maritimes : "chez nous, seules les remorques font la traversée, les conducteurs ne les accompagnent pas. Si un document douanier est incorrect ou manquant, le chargement peut être mis en attente sans bloquer le chauffeur", explique Hans-Peter Zint. Le port espère ainsi gagner de nouveaux clients à la recherche de routes moins engorgées, et parie que "dans trois ou cinq ans, le Brexit sera digéré, ce sera de l'histoire ancienne".

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