Après avoir fait la preuve de l'efficacité et de la viabilité de son filtre à particules, La Méridionale a terminé l'équipement complet de son navire amiral, le "Piana", qui deviendrait ainsi le navire au fioul le moins polluant du monde.
Une première mondiale. C'est ainsi que La Méridionale a présenté l'équipement du "Piana". Le navire amiral de la compagnie marseillaise voit désormais l'ensemble de ses moteurs principaux et auxiliaires pourvus de manière permanentes de filtres à particules.
Déjà pionnière en Méditerranée sur le branchement électrique à quai des navires en 2017, la compagnie maritime française desservant la Corse et le Maroc teste cette technologie depuis 2019. Elle permet d'éviter le rejet dans l'atmosphère de 99 % des oxydes de soufre (SOx) et de 99,9 % des particules fines PM 25 et ultrafines PM 1, de taille inférieure au micron, soit un millième de millimètre. Ce qui vaut au navire construit en 2011 une inscription indiquant "Premier navire au monde 0 particule" placardée entre ses cheminées immaculées.
Un passage de la terre à la mer
Le filtre à particules de son navire amiral – qui n'a rien à voir avec ceux équipant les véhicules terrestres – s'appuie sur un procédé éprouvé à terre, notamment sur les épurateurs de fumée. Celui-ci consiste en la pulvérisation de bicarbonate de sodium en poudre qui, par réaction chimique, capte les oxydes de soufre, les métaux lourds et les particules fines et ultrafines avant de venir colmater des centaines de "chaussettes" filtrantes en téflon occupant des cylindres métalliques, là aussi sous forme de poudre. Celle-ci est ensuite valorisée par Solvay, qui est aussi le fournisseur de bicarbonate. Les fumées d'échappement sont collectées à la sortie des cheminées et sont évacuées, invisibles, en fin de processus par le collecteur.
L'enjeu pour La Méridionale, après quelques mois de test concluants au-delà de ses espérances, a été de mariniser cette technologie afin de la pérenniser sur un navire en opération commerciale. En mer, elle est soumise à des contraintes supplémentaires en termes de place, de poids, de torsions et de vibrations, notamment.
Lors de la phase de test, le filtre à particules équipait un moteur principal du "Piana" sur quatre et un groupe électrogène sur trois. Le cofinancement de la région (4,3 millions d'euros) et de l'Ademe (1,1 million) a aidé à étendre le dispositif à l'ensemble des générateurs thermiques pour 16 millions d'euros. L'opération de retrofit, qui a nécessité notamment un doublement du nombre de "chaussettes", a été réalisée au chantier naval espagnol de Santander et vient de se terminer.
Enjeu sanitaire et sociétal fort
Pour Christophe Seguinot, directeur technique de la compagnie, ce filtre à particules est plus simple d'utilisation et plus efficace que les systèmes de lavage des fumées (scrubbers), critiqués notamment pour leur fonctionnement en boucle d'eau de mer ouverte.
Le niveau de sobriété affiché par le procédé dépasse largement la réglementation actuelle mais aussi future, qui prévoit la création en 2025 par l'OMI d'une zone de contrôle des émissions de soufre (Seca) en Méditerranée.
Déjà pionnière en Méditerranée sur le branchement électrique à quai des navires en 2017, la compagnie maritime française desservant la Corse et le Maroc teste cette technologie depuis 2019. Elle permet d'éviter le rejet dans l'atmosphère de 99 % des oxydes de soufre (SOx) et de 99,9 % des particules fines PM 25 et ultrafines PM 1, de taille inférieure au micron, soit un millième de millimètre. Ce qui vaut au navire construit en 2011 une inscription indiquant "Premier navire au monde 0 particule" placardée entre ses cheminées immaculées.
Un passage de la terre à la mer
Le filtre à particules de son navire amiral – qui n'a rien à voir avec ceux équipant les véhicules terrestres – s'appuie sur un procédé éprouvé à terre, notamment sur les épurateurs de fumée. Celui-ci consiste en la pulvérisation de bicarbonate de sodium en poudre qui, par réaction chimique, capte les oxydes de soufre, les métaux lourds et les particules fines et ultrafines avant de venir colmater des centaines de "chaussettes" filtrantes en téflon occupant des cylindres métalliques, là aussi sous forme de poudre. Celle-ci est ensuite valorisée par Solvay, qui est aussi le fournisseur de bicarbonate. Les fumées d'échappement sont collectées à la sortie des cheminées et sont évacuées, invisibles, en fin de processus par le collecteur.
L'enjeu pour La Méridionale, après quelques mois de test concluants au-delà de ses espérances, a été de mariniser cette technologie afin de la pérenniser sur un navire en opération commerciale. En mer, elle est soumise à des contraintes supplémentaires en termes de place, de poids, de torsions et de vibrations, notamment.
Lors de la phase de test, le filtre à particules équipait un moteur principal du "Piana" sur quatre et un groupe électrogène sur trois. Le cofinancement de la région (4,3 millions d'euros) et de l'Ademe (1,1 million) a aidé à étendre le dispositif à l'ensemble des générateurs thermiques pour 16 millions d'euros. L'opération de retrofit, qui a nécessité notamment un doublement du nombre de "chaussettes", a été réalisée au chantier naval espagnol de Santander et vient de se terminer.
Enjeu sanitaire et sociétal fort
Pour Christophe Seguinot, directeur technique de la compagnie, ce filtre à particules est plus simple d'utilisation et plus efficace que les systèmes de lavage des fumées (scrubbers), critiqués notamment pour leur fonctionnement en boucle d'eau de mer ouverte.
Le niveau de sobriété affiché par le procédé dépasse largement la réglementation actuelle mais aussi future, qui prévoit la création en 2025 par l'OMI d'une zone de contrôle des émissions de soufre (Seca) en Méditerranée.
Cette innovation résonne d'autant plus fort que la polémique fait rage dans la cité phocéenne entre pro et anti croisière. Et son inauguration a été l'occasion d'une nouvelle passe d'armes. Ainsi, cette première constitue une pierre supplémentaire dans le jardin des croisiéristes pour certains, dont le maire de Marseille Benoît Payan – à l'origine d'une pétition cet été pour le bannissement des paquebots polluants –, qui loue "l'exemplarité" de La Méridionale et fustige les "multinationales voraces" socialement et écologiquement inconséquentes.
Renaud Muselier candidat à la présidence du port ?
Pour d'autres au contraire, il s'agit-là d'une démonstration de responsabilité et une avancée technique porteuse d'espoir pour toute la filière maritime. C'est le cas de Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Celui-ci a clamé son amour pour les "grosses entreprises" qui ont "les moyens" de faire des efforts et "doivent être accompagnées" en ce sens mais qui "n'auront plus de passagers à bord si elles ne suivent pas l'évolution". Regrettant l'absence à la cérémonie de tout représentant du Grand Port maritime, il a aussi invité l'édile marseillais à ne pas "flinguer le port" par ses prises de position.
De surcroît, le président de région a "menacé" de se porter candidat à la présidence du Conseil de surveillance du GPMM si l'État ne prenait pas de décision d'ici octobre. Le poste est vacant depuis décembre 2020 et le décès de Jean-Marc Forneri.
De son côté, Guillaume Picard, ex-commandant et chef mécanicien, militant du collectif écologiste Stop croisières, a réagi positivement : "L'OMI n'impose rien en termes de particules fines, donc rien que pour ça on peut leur tirer notre chapeau".
Après l'avènement du premier "navire 0 particule", La Méridionale a annoncé s'attaquer au traitement des oxydes d'azote (NOx) sur le même principe que la technologie AdBlue des camions et voitures, avec un résultat attendu pour 2025. On peut douter que cela suffise à abaisser la température sur les quais marseillais.