La Méridionale lance son nouveau service mixte fret et passagers reliant Marseille à Tanger. Elle démarre cette nouvelle ligne sur un rythme bi-hebdomadaire au départ de chacun des deux ports. Il est prévu de la faire passer à trois départs par semaine dès le premier trimestre 2021.
Le groupe Stef l'avait annoncé pour ouverture fin octobre ou début novembre, sa filiale maritime La Méridionale ouvre enfin son nouveau service passagers et fret entre Marseille et Tanger le 2 décembre.
Conformément à ce qui avait été prévu, c'est le ro-pax "Pelagos", un navire d'une capacité de 300 passagers, 200 véhicules et 170 remorques, qui l'inaugurera dans le port phocéen. Le "Girolata", un ro-pax d'une capacité de 800 passagers, 800 véhicules et 140 remorques, sera le second navire affecté à la ligne. Il assurera dans un premier temps deux départs par semaine en sortie des bassins Est du port de Marseille, ainsi que deux escales hebdomadaires à Tanger. Les deux navires seront opérés par la Compagnie méridionale de manutention (CMM), filiale de La Méridionale.
Deux départs par semaine dans chaque sens
Selon Rafik Belhadj-Amara, le responsable "ligne fret" de Navimed, agent maritime qui s'est vu confier la commercialisation du volet marchandises de ce service, la compagnie va proposer un départ de Marseille le mercredi à 17 heures pour une arrivée à Tanger le vendredi à 7 heures et un autre le samedi à 15 heures pour arrivée dans le port du Royaume chérifien le lundi à 7 heures.
Dans l'autre sens, le navire fera escale à Tanger le mercredi à 17 heures pour une arrivée à Marseille le vendredi à 7 heures. Un autre assurera un départ le samedi à 22 heures pour entrer dans le premier port français le lundi à 14 heures.
Le responsable fret de Navimed souligne que "l'atout de la Méridionale sur cette ligne est de pouvoir proposer un transit-time de 39 heures et d'assurer ces départs à jour fixe en miroir" dans chacun des deux ports. Proposer une "closing date" de trois heures avant le départ du navire constitue un autre atout, à ses yeux.
"Une autoroute de la mer"
Les deux navires affectés à ce service accepteront du fret roulant uniquement (remorques). "Nous avons également l'ambition de capter des trafics de fruits et légumes en "reefer" entre le Maroc et la France", indique-t-il, soulignant les dispositifs de monitoring et de suivi de température qui seront mis à disposition, le groupe Stef possédant un savoir-faire en matière de transport frigorifique. En question, les flux marocains à destination du marché du Grand Saint-Charles, à Perpignan, et à celui de Rungis. En revanche, les marchandises dangereuses de classe IMCO 1, 7 et 6.2 ne seront pas acceptées par l'armateur.
"Nous allons passer à trois rotations par semaine dès le premier trimestre 2021", espère Rafik Belhadj-Amara, tablant sur les améliorations de la crise sanitaire à cet horizon. Pour lui, le nouveau service de La Méridionale représente "une alternative à la ligne de GNV à Sète" sur le Maroc. Il estime qu'il revêt en outre une dimension de "transition écologique". "Pour le port de Marseille, cette ligne s'inscrit dans le cadre des autoroutes de la mer", insiste-t-il.
Du côté marocain, c’est la société Global Container Agency Maroc, du groupe espagnol Romeu, qui a été désignée comme agent à Tanger.
Le scepticisme de l'Aftri
Marc Grolleau, président de l'Association française de transport routier international (Aftri), se félicite de l'ouverture de cette ligne Marseille-Tanger. "L'idée est très bonne", confie-t-il. Mais son enthousiasme est modéré. Tout d'abord parce que, selon lui, "on a été échaudé par les expériences du passé qui n'ont pas tenu". Il fait notamment allusion à la ligne ouverte par CMA CGM en 2017 qui n'a tenu que quelques mois. Autre raison de scepticisme, la grille tarifaire affichée par la Méridionale. "On propose en maritime des prix qui sont aussi élevés que les tarifs routiers", regrette-t-il. Quant aux fréquences de rotations, il conçoit qu'il faille attendre le pic de la crise et la fin de la période du confinement pour voir le service passer à trois départs par semaine.
Pour la place portuaire marseillaise, le lancement de ce nouveau service doit être une bonne nouvelle puisque nombreux sont ceux qui se lamentent de voir transiter aussi peu de tonnage avec le Maroc sur les quais du port phocéen. De là à imaginer que ce dernier devienne à terme le "hub du Maghreb" en venant compléter l'offre de transport sur l'Algérie et la Tunisie, il n’y a qu’un pas que Rafik Belhadj-Amara franchit allègrement.
Reste à savoir quelles parts de marché les deux ro-pax de La Méridionale parviendront à prendre à la route espagnole… Les Marocains, semble-t-il, sont prêts à élargir leurs solutions de transport vers l’Europe pour écouler leurs marchandises dont le volume va croissant et pour satisfaire les exigences environnementales dictées par Bruxelles.
Aux esprits chagrins qui ont été déçus par les tentatives maritimes reliant Marseille au port du détroit, la solution proposée par La Méridionale peut apporter une garantie : adosser la rentabilité de la ligne sur le passager. La compagnie pourra ainsi compenser avec les voyageurs les faiblesses enregistrées dans le fret roulant.
Conformément à ce qui avait été prévu, c'est le ro-pax "Pelagos", un navire d'une capacité de 300 passagers, 200 véhicules et 170 remorques, qui l'inaugurera dans le port phocéen. Le "Girolata", un ro-pax d'une capacité de 800 passagers, 800 véhicules et 140 remorques, sera le second navire affecté à la ligne. Il assurera dans un premier temps deux départs par semaine en sortie des bassins Est du port de Marseille, ainsi que deux escales hebdomadaires à Tanger. Les deux navires seront opérés par la Compagnie méridionale de manutention (CMM), filiale de La Méridionale.
Deux départs par semaine dans chaque sens
Selon Rafik Belhadj-Amara, le responsable "ligne fret" de Navimed, agent maritime qui s'est vu confier la commercialisation du volet marchandises de ce service, la compagnie va proposer un départ de Marseille le mercredi à 17 heures pour une arrivée à Tanger le vendredi à 7 heures et un autre le samedi à 15 heures pour arrivée dans le port du Royaume chérifien le lundi à 7 heures.
Dans l'autre sens, le navire fera escale à Tanger le mercredi à 17 heures pour une arrivée à Marseille le vendredi à 7 heures. Un autre assurera un départ le samedi à 22 heures pour entrer dans le premier port français le lundi à 14 heures.
Le responsable fret de Navimed souligne que "l'atout de la Méridionale sur cette ligne est de pouvoir proposer un transit-time de 39 heures et d'assurer ces départs à jour fixe en miroir" dans chacun des deux ports. Proposer une "closing date" de trois heures avant le départ du navire constitue un autre atout, à ses yeux.
"Une autoroute de la mer"
Les deux navires affectés à ce service accepteront du fret roulant uniquement (remorques). "Nous avons également l'ambition de capter des trafics de fruits et légumes en "reefer" entre le Maroc et la France", indique-t-il, soulignant les dispositifs de monitoring et de suivi de température qui seront mis à disposition, le groupe Stef possédant un savoir-faire en matière de transport frigorifique. En question, les flux marocains à destination du marché du Grand Saint-Charles, à Perpignan, et à celui de Rungis. En revanche, les marchandises dangereuses de classe IMCO 1, 7 et 6.2 ne seront pas acceptées par l'armateur.
"Nous allons passer à trois rotations par semaine dès le premier trimestre 2021", espère Rafik Belhadj-Amara, tablant sur les améliorations de la crise sanitaire à cet horizon. Pour lui, le nouveau service de La Méridionale représente "une alternative à la ligne de GNV à Sète" sur le Maroc. Il estime qu'il revêt en outre une dimension de "transition écologique". "Pour le port de Marseille, cette ligne s'inscrit dans le cadre des autoroutes de la mer", insiste-t-il.
Du côté marocain, c’est la société Global Container Agency Maroc, du groupe espagnol Romeu, qui a été désignée comme agent à Tanger.
Le scepticisme de l'Aftri
Marc Grolleau, président de l'Association française de transport routier international (Aftri), se félicite de l'ouverture de cette ligne Marseille-Tanger. "L'idée est très bonne", confie-t-il. Mais son enthousiasme est modéré. Tout d'abord parce que, selon lui, "on a été échaudé par les expériences du passé qui n'ont pas tenu". Il fait notamment allusion à la ligne ouverte par CMA CGM en 2017 qui n'a tenu que quelques mois. Autre raison de scepticisme, la grille tarifaire affichée par la Méridionale. "On propose en maritime des prix qui sont aussi élevés que les tarifs routiers", regrette-t-il. Quant aux fréquences de rotations, il conçoit qu'il faille attendre le pic de la crise et la fin de la période du confinement pour voir le service passer à trois départs par semaine.
Pour la place portuaire marseillaise, le lancement de ce nouveau service doit être une bonne nouvelle puisque nombreux sont ceux qui se lamentent de voir transiter aussi peu de tonnage avec le Maroc sur les quais du port phocéen. De là à imaginer que ce dernier devienne à terme le "hub du Maghreb" en venant compléter l'offre de transport sur l'Algérie et la Tunisie, il n’y a qu’un pas que Rafik Belhadj-Amara franchit allègrement.
Reste à savoir quelles parts de marché les deux ro-pax de La Méridionale parviendront à prendre à la route espagnole… Les Marocains, semble-t-il, sont prêts à élargir leurs solutions de transport vers l’Europe pour écouler leurs marchandises dont le volume va croissant et pour satisfaire les exigences environnementales dictées par Bruxelles.
Aux esprits chagrins qui ont été déçus par les tentatives maritimes reliant Marseille au port du détroit, la solution proposée par La Méridionale peut apporter une garantie : adosser la rentabilité de la ligne sur le passager. La compagnie pourra ainsi compenser avec les voyageurs les faiblesses enregistrées dans le fret roulant.