Après avoir dévissé en 2020 et repris en 2021, le trafic fluvial est en baisse au premier semestre 2022, malgré la croissance du conteneur et de la filière agricole.
"Paris, Rouen et Le Havre sont une seule et même ville dont la Seine est la grand-rue", aurait dit, selon Michelet, Bonaparte en visite au Havre, le 7 novembre 1802. Depuis, la patience est de rigueur. Certes, le transport fluvial affiche des atouts incontestables, comme un meilleur bilan carbone que le transport routier, quand une barge moyenne peut emporter l’équivalent de 110 gros camions.
Stabilité en tonnes-kilomètres
Il émet aussi cinq fois moins de CO2 qu’un poids lourd par tonne transportée. Autre atout, l’axe Seine s’est montré résilient face aux changements climatiques et n’a pas été affecté par les phénomènes de sécheresse. Pourtant, 85 % des marchandises sont encore transportées par la route. Mais Dominique Ritz, directeur territorial du bassin de la Seine et de la Loire aval chez Voies navigables de France (VNF), se dit "très optimiste sur le long terme". Pour lui, les premiers chiffres de l’année 2022 sont globalement bons".
Sur le bassin de la Seine au premier semestre 2022, les chiffres montrent un trafic en baisse de 6 % en volumes transportés, à 10 millions de tonnes, mais l'activité est stable en tonnes-kilomètres, à 1,78 milliard de t-km.
La filière BTP représentant près de 70 % du fret fluvial, l'arrêt des grands chantiers franciliens a entrainé une baisse des volumes de matériaux de construction de 14 % en tonnes et en t-km : "Le chantier du Grand Paris est entré dans une nouvelle phase, qui comprend l’arrêt momentané de certains chantiers, avant la reprise de nouveaux", commente Dominique Ritz.
Le conteneur en forte progression
La campagne des céréales s’annonce bonne et la filière agricole (céréales et denrées alimentaires) a progressé de 15 %, à 1,7 million de tonnes transportées contre 1,4 million de tonnes à la même période en 2021, avec une progression de 20 % en t-km. Les autres filières en croissance sont le conteneur, qui a progressé de 15 % en nombre de boîtes manutentionnées, à 134.297 EVP contre 116.903 au premier semestre 2021, et le colis lourd, en hausse de 13 % en termes de t-km.
Deux autres filières ont aussi vu leur trafic augmenter en t-km, la chimie, en hausse de 36 %, et la métallurgie, qui a progressé de 16 %. Au final, "ces chiffres sont le reflet d’une prise de conscience que le fluvial peut répondre aux besoins des entreprises dans cette transition énergétique et écologique dont notre société a besoin.
Avec en moyenne 22 millions de tonnes par an, les trafics sur la Seine représentent près de 50 % du trafic fluvial en France et l'équivalent d’un million de poids-lourds". Pour VNF, "les trafics sur la Seine pourraient être multipliés par deux voire trois". D'ailleurs, le gestionnaire de la voie d'eau et Haropa Port ont signé en novembre dernier une convention de partenariat avec l'objectif de "faire décoller" le transport de marchandises sur le fleuve.
Des groupes de travail planchent sur différents thèmes : fiabilité des données statistiques, mobilisation et gestion des domaines, recensement des zones de compensation mobilisables pour accompagner des projets de réindustrialisation…
Un "AMI" pour développer la logistique urbaine
Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé en avril dernier avec Haropa Port et la métropole du Grand Paris pour développer la logistique urbaine et, assure Dominique Ritz, "nous recevons de très nombreuses sollicitations de la part de nouveaux acteurs qui proposent de nouvelles solutions".
Les lauréats seront connus fin septembre. Autre motif d’optimisme, "La dynamique d’investissements soutenus se poursuit avec 100 millions par an en moyenne investis dans le bassin de la Seine". Ainsi, la rénovation des barrages de Poses (40 millions d’euros) et Port-Mort, la régénération de Méricourt, la remise en état des écluses secondaires en Seine amont… Une enveloppe de 1,2 milliard est prévue entre 2020 et 2030.
Les objectifs sont fixés pour 2023 : "Poursuivre la fiabilisation des voies d’eau, amplifier le développement de la logistique urbaine de proximité, poursuivre la décarbonation du trafic et maintenir cette dynamique dans la perspective des JO qui mettent la Seine au cœur des événements".
Reste que, reconnaît Dominique Ritz, "la chaîne est plus complexe qu’avec la logistique routière, portée notamment par davantage d’acteurs tels que les transporteurs et les manutentionnaires. Il n’y a pas de porte à porte, il faut organiser le pré et post-acheminement".
Côté productivité, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, a annoncé en mars deux nouveaux programmes de certificats d’économies d’énergie (CEE) en faveur du report modal et du transport fluvial et la fin des surcoûts de manutention pour le transport fluvial (THC) dans les terminaux portuaires du Havre et de Fos-Marseille, pour l’ensemble des conteneurs acheminés par l'armateur CMA CGM.
Autre bonne nouvelle, l’accès fluvial direct à Port 2000, au Havre, réclamée depuis longtemps par les acteurs de la place, devrait faire prochainement l’objet d’une enquête publique. Le grand port fluvio-maritime Haropa Port ambitionne d’atteindre un trafic fluvial de 35 millions de tonnes sur l'axe Seine, un report modal vers les modes massifiés de 20 % pour le conteneur contre 12 % actuellement, et de 40 % pour le vrac, contre 30 % aujourd’hui.
Stabilité en tonnes-kilomètres
Il émet aussi cinq fois moins de CO2 qu’un poids lourd par tonne transportée. Autre atout, l’axe Seine s’est montré résilient face aux changements climatiques et n’a pas été affecté par les phénomènes de sécheresse. Pourtant, 85 % des marchandises sont encore transportées par la route. Mais Dominique Ritz, directeur territorial du bassin de la Seine et de la Loire aval chez Voies navigables de France (VNF), se dit "très optimiste sur le long terme". Pour lui, les premiers chiffres de l’année 2022 sont globalement bons".
Sur le bassin de la Seine au premier semestre 2022, les chiffres montrent un trafic en baisse de 6 % en volumes transportés, à 10 millions de tonnes, mais l'activité est stable en tonnes-kilomètres, à 1,78 milliard de t-km.
La filière BTP représentant près de 70 % du fret fluvial, l'arrêt des grands chantiers franciliens a entrainé une baisse des volumes de matériaux de construction de 14 % en tonnes et en t-km : "Le chantier du Grand Paris est entré dans une nouvelle phase, qui comprend l’arrêt momentané de certains chantiers, avant la reprise de nouveaux", commente Dominique Ritz.
Le conteneur en forte progression
La campagne des céréales s’annonce bonne et la filière agricole (céréales et denrées alimentaires) a progressé de 15 %, à 1,7 million de tonnes transportées contre 1,4 million de tonnes à la même période en 2021, avec une progression de 20 % en t-km. Les autres filières en croissance sont le conteneur, qui a progressé de 15 % en nombre de boîtes manutentionnées, à 134.297 EVP contre 116.903 au premier semestre 2021, et le colis lourd, en hausse de 13 % en termes de t-km.
Deux autres filières ont aussi vu leur trafic augmenter en t-km, la chimie, en hausse de 36 %, et la métallurgie, qui a progressé de 16 %. Au final, "ces chiffres sont le reflet d’une prise de conscience que le fluvial peut répondre aux besoins des entreprises dans cette transition énergétique et écologique dont notre société a besoin.
Avec en moyenne 22 millions de tonnes par an, les trafics sur la Seine représentent près de 50 % du trafic fluvial en France et l'équivalent d’un million de poids-lourds". Pour VNF, "les trafics sur la Seine pourraient être multipliés par deux voire trois". D'ailleurs, le gestionnaire de la voie d'eau et Haropa Port ont signé en novembre dernier une convention de partenariat avec l'objectif de "faire décoller" le transport de marchandises sur le fleuve.
Des groupes de travail planchent sur différents thèmes : fiabilité des données statistiques, mobilisation et gestion des domaines, recensement des zones de compensation mobilisables pour accompagner des projets de réindustrialisation…
Un "AMI" pour développer la logistique urbaine
Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé en avril dernier avec Haropa Port et la métropole du Grand Paris pour développer la logistique urbaine et, assure Dominique Ritz, "nous recevons de très nombreuses sollicitations de la part de nouveaux acteurs qui proposent de nouvelles solutions".
Les lauréats seront connus fin septembre. Autre motif d’optimisme, "La dynamique d’investissements soutenus se poursuit avec 100 millions par an en moyenne investis dans le bassin de la Seine". Ainsi, la rénovation des barrages de Poses (40 millions d’euros) et Port-Mort, la régénération de Méricourt, la remise en état des écluses secondaires en Seine amont… Une enveloppe de 1,2 milliard est prévue entre 2020 et 2030.
Les objectifs sont fixés pour 2023 : "Poursuivre la fiabilisation des voies d’eau, amplifier le développement de la logistique urbaine de proximité, poursuivre la décarbonation du trafic et maintenir cette dynamique dans la perspective des JO qui mettent la Seine au cœur des événements".
Reste que, reconnaît Dominique Ritz, "la chaîne est plus complexe qu’avec la logistique routière, portée notamment par davantage d’acteurs tels que les transporteurs et les manutentionnaires. Il n’y a pas de porte à porte, il faut organiser le pré et post-acheminement".
Côté productivité, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, a annoncé en mars deux nouveaux programmes de certificats d’économies d’énergie (CEE) en faveur du report modal et du transport fluvial et la fin des surcoûts de manutention pour le transport fluvial (THC) dans les terminaux portuaires du Havre et de Fos-Marseille, pour l’ensemble des conteneurs acheminés par l'armateur CMA CGM.
Autre bonne nouvelle, l’accès fluvial direct à Port 2000, au Havre, réclamée depuis longtemps par les acteurs de la place, devrait faire prochainement l’objet d’une enquête publique. Le grand port fluvio-maritime Haropa Port ambitionne d’atteindre un trafic fluvial de 35 millions de tonnes sur l'axe Seine, un report modal vers les modes massifiés de 20 % pour le conteneur contre 12 % actuellement, et de 40 % pour le vrac, contre 30 % aujourd’hui.