Alors que le port de Radès, principale porte d’entrée des conteneurs maritimes en Tunisie, est confronté à de nombreuses difficultés et perd du trafic, la perspective de mise en service d’un nouveau port en eaux profondes à Enfidha ne semble pas se concrétiser.
Radès n'est plus que le deuxième port de Tunisie en tonnage avec 5,9 Mt, non loin derrière les 6,2 Mt de Bizerte. Mais il reste le premier port à conteneurs du pays, bénéficiant de sa proximité avec la capitale, puisqu’il est situé, comme son voisin La Goulette, au sein de l’agglomération de Tunis.
La pandémie de Covid-19 a exacerbé les difficultés auxquelles était déjà confronté Radès. En août 2021, le ministère tunisien des transports faisait état d’une "situation due à plusieurs facteurs, structurels comme l’inadaptation de l'infrastructure portuaire à l’activité des conteneurs, et exceptionnels comme la fréquence des pannes des engins de manutention et le retard de l’approvisionnement en pièces de rechange importées de l’étranger".
Les retards dans le traitement des conteneurs était aussi expliqué par "la priorité absolue de l’utilisation des engins pour le déchargement des conteneurs d’oxygène et des équipements médicaux importés d’une façon renforcée durant la période juin-août 2021 et ce dans le cadre de la lutte contre la pandémie Covid-19".
La moitié des conteneurs tunisiens
Pour remédier à ces difficultés, la Société tunisienne d’acconage et de manutention (Stam), qui exploite le terminal à conteneurs de Radès, a acquis trois nouveaux cavaliers et trois nouveaux reach-stackers. Ces engins de manutention, mis en service à la fin de l’été 2021, devaient permettre au port de la capitale de retrouver de la fluidité.
En mars dernier, la capacité du terminal à conteneurs s’est encore trouvée renforcée par la réouverture du quai numéro 7, après des travaux de réhabilitation. Présente à Bizerte, Radès, La Goulette, Sousse, Sfax, Gabès et Zarziz, la Stam assure la manutention de 75 % du tonnage de marchandises et de 80 % des conteneurs transitant par les ports tunisiens.
Le port de Radès, avec 248.879 EVP manutentionnés en 2021, concentre à lui seul 53 % du trafic de conteneurs maritimes des ports tunisiens. Cette activité a diminué de 2,8 % par rapport à 2020, après une chute de 10,2 % l’année précédente.
Les efforts déployés par le ministère des transports et les manutentionnaires pour redresser l’activité de ce poumon économique ne semblent pas avoir été couronnés de succès jusqu’à présent. Au premier trimestre 2022, le trafic n'a atteint que 54.420 EVP, contre 63.708 EVP au premier trimestre 2021.
Enfidha au point mort
Cela peut expliquer le faible empressement du gouvernement à concrétiser le projet de nouveau port à conteneurs en eau profonde (19 mètres) envisagé 70 km au sud de la capitale, à Enfidha, près de l’aéroport international de Hammamet.
Préparé par le ministère des transports depuis plus de dix ans, le port avait fait l’objet d’un appel d’offres par l’Office de la marine marchande et des ports (OMMP) en 2017. Un premier quai de 1.200 mètres destiné à l’accueil des porte-conteneurs devait entrer en service en 2022, et une deuxième tranche de 800 mètres en 2024.
Le projet est une nouvelle fois retardé, car on ne sait toujours pas à qui sera attribué la construction et l’exploitation du futur port, alors que le choix du concessionnaire devait être fait fin 2021 parmi les six groupements d’entreprises en lice.
La pandémie de Covid-19 a exacerbé les difficultés auxquelles était déjà confronté Radès. En août 2021, le ministère tunisien des transports faisait état d’une "situation due à plusieurs facteurs, structurels comme l’inadaptation de l'infrastructure portuaire à l’activité des conteneurs, et exceptionnels comme la fréquence des pannes des engins de manutention et le retard de l’approvisionnement en pièces de rechange importées de l’étranger".
Les retards dans le traitement des conteneurs était aussi expliqué par "la priorité absolue de l’utilisation des engins pour le déchargement des conteneurs d’oxygène et des équipements médicaux importés d’une façon renforcée durant la période juin-août 2021 et ce dans le cadre de la lutte contre la pandémie Covid-19".
La moitié des conteneurs tunisiens
Pour remédier à ces difficultés, la Société tunisienne d’acconage et de manutention (Stam), qui exploite le terminal à conteneurs de Radès, a acquis trois nouveaux cavaliers et trois nouveaux reach-stackers. Ces engins de manutention, mis en service à la fin de l’été 2021, devaient permettre au port de la capitale de retrouver de la fluidité.
En mars dernier, la capacité du terminal à conteneurs s’est encore trouvée renforcée par la réouverture du quai numéro 7, après des travaux de réhabilitation. Présente à Bizerte, Radès, La Goulette, Sousse, Sfax, Gabès et Zarziz, la Stam assure la manutention de 75 % du tonnage de marchandises et de 80 % des conteneurs transitant par les ports tunisiens.
Le port de Radès, avec 248.879 EVP manutentionnés en 2021, concentre à lui seul 53 % du trafic de conteneurs maritimes des ports tunisiens. Cette activité a diminué de 2,8 % par rapport à 2020, après une chute de 10,2 % l’année précédente.
Les efforts déployés par le ministère des transports et les manutentionnaires pour redresser l’activité de ce poumon économique ne semblent pas avoir été couronnés de succès jusqu’à présent. Au premier trimestre 2022, le trafic n'a atteint que 54.420 EVP, contre 63.708 EVP au premier trimestre 2021.
Enfidha au point mort
Cela peut expliquer le faible empressement du gouvernement à concrétiser le projet de nouveau port à conteneurs en eau profonde (19 mètres) envisagé 70 km au sud de la capitale, à Enfidha, près de l’aéroport international de Hammamet.
Préparé par le ministère des transports depuis plus de dix ans, le port avait fait l’objet d’un appel d’offres par l’Office de la marine marchande et des ports (OMMP) en 2017. Un premier quai de 1.200 mètres destiné à l’accueil des porte-conteneurs devait entrer en service en 2022, et une deuxième tranche de 800 mètres en 2024.
Le projet est une nouvelle fois retardé, car on ne sait toujours pas à qui sera attribué la construction et l’exploitation du futur port, alors que le choix du concessionnaire devait être fait fin 2021 parmi les six groupements d’entreprises en lice.