Avec le premier méthanier arrivé vendredi 17 juin à son tout nouveau terminal LNG, la Pologne lance un défi sans précédent à la Russie. Elle veut se rendre indépendante de Gazprom et devenir un important acteur régional en matière de gaz, de quoi donner des sueurs froides à Moscou.
Affrété par Qatargas, le méthanier "Al-Nuaman" a apporté dans ses réservoirs 206.000 m3 de LNG, soit 126 mln m3 de gaz non liquéfié, le premier chargement commercial arrivé à Swinoujscie (nord-ouest), destiné au gazier polonais PGNiG. "Pour la Pologne, c'est être ou ne pas être inondée par le gaz russe", déclare Jacek Cwiek-Karpowicz, expert en énergie de l'Institut polonais des affaires étrangères PISM. "C'est aussi un peu montrer du muscle, montrer qu'on a des alternatives", ajoute-t-il. Selon lui, "la Pologne a une chance de devenir à terme la porte de l'Europe centrale" pour le gaz.