Le grand port du sud de l'Ukraine se retrouve à nouveau au cœur du conflit entre l'Ukraine et la Russie. Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis étaient en déplacement à Odessa, l'armée russe a procédé, le 6 mars, à des frappes sur les infrastructures portuaires, qui ont fait cinq morts, selon le porte-parole de la marine ukrainienne Dmytro Pletenchuk.
"Nous avons entendu le son des sirènes antiaériennes et des explosions tout près de nous. Nous n'avons pas eu le temps de nous mettre à l'abri", a raconté, choqué, le représentant du gouvernement grec, à l'issue de ces bombardements d'une grande gravité compte tenu de la présence du représentant de l'Union européenne.
Les militaires russes "ne se soucient pas de savoir si [les cibles, NDLR] sont des militaires ou des civils [...], ou de savoir s'il s'agit d'invités internationaux. Ces gens s'en moquent", a, pour sa part, réagi le président ukrainien.
À Moscou, le ministère russe de la Défense a revendiqué un tir de missile sur une zone portuaire d'Odessa, affirmant y avoir touché un "hangar" dans lequel "des drones navals étaient préparés pour le combat par les forces armées ukrainiennes".
Militarisation des infrastructures
Plusieurs régions d'Ukraine ont par ailleurs été visées par des attaques de drones russes dans la nuit de mardi à mercredi.
De leur côté, les Ukrainiens intensifient leurs actions sur les raffineries et les dépôts pétroliers, à l'instar de l'attaque aux drones d'un stockage dans la région russe de Koursk le 6 mars, frontalière de l'Ukraine, qui a provoqué un incendie. Un type d'opération également de plus en plus fréquent.
Depuis quelques mois, une partie de la stratégie militaire de Kiev consiste précisément à attaquer l'arrière, loin du front, un moyen de dérégler la logistique de l'armée russe qui approvisionne ses unités en munitions et en carburant via les régions frontalières.
Le directeur de de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIE), Rafael Grossi, se trouvait le même jour dans la station balnéaire de Sotchi dans le sud-ouest de la Russie pour y rencontrer le président russe Vladimir Poutine, pour la première fois depuis octobre 2022.
Avant la réunion, celui-ci avait rejeté les suggestions russes selon lesquelles la centrale nucléaire ukrainienne occupée de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, pourrait être remise en service.
Oleksandr Gimanov