Des salariés des chantiers navals STX de Saint-Nazaire, en conflit social avec leur direction pour réclamer une prime salariale, ont mis fin à leur mouvement social, a annoncé vendredi 19 mai la CGT. "Les grévistes du secteur Sud/usinage ont voté en assemblée générale la fin de leur mouvement et la reprise du travail lundi 22 mai. Cela a été acté par l’ensemble des salariés présents en assemblée générale de différents secteurs", a indiqué la CGT navale. La CGT, première organisation syndicale du chantier naval, avait réclamé auprès de la direction le versement d'une prime d'intéressement pour la construction du paquebot "MSC Meraviglia", que STX France doit livrer à l'armateur italo-suisse le 31 mai.
Ce mouvement social, débuté le 10 avril, a été marqué par de nombreux débrayages. Soutenu par la CGT, le conflit s’était durci dans la nuit du 3 au 4 mai avec l'entrée en grève de la trentaine de salariés de l'atelier d'usinage du chantier naval, où sont découpées les pièces en acier pour les navires, paralysant par conséquent la production dans d'autres ateliers, à court de matières premières. La direction de STX devrait à l'issue du conflit restituer des jours équivalents à des RTT, gelés depuis 2015, aux salariés. "Les jeunes embauchés et les intérimaires n’en bénéficieront pas", regrette la CGT.
Fincantieri débourse 79,5 millions d'euros
En parallèle, le groupe italien Fincantieri a signé vendredi 19 mai un accord pour le rachat de 66,66 % des chantiers navals de Saint-Nazaire à son actionnaire actuel STX Europe AS pour 79,5 millions d'euros, mais les négociations pour l'accord définitif avec l'État français sont encore en cours. Celui-ci détient 33,3 % du capital de STX France. Le chiffre est en ligne avec la fourchette des analystes et les estimations circulant dans la presse, même s'il peut paraître loin du chiffre d'affaires généré par STX France, qui a atteint 1,4 milliard d'euros en 2016.
Lors de l'assemblée générale des actionnaires de Fincantieri vendredi à Trieste, dans le Nord-Est de l'Italie, le patron du groupe italien, Giuseppe Bono, a souligné que cette acquisition permettrait au groupe d'être "plus fort". "Nous sommes le premier constructeur naval européen et nous devons croître. Le défi pour l'avenir est de s'engager encore plus sur la voie de la consolidation de l'industrie européenne", a affirmé Giuseppe Bono, qui défend ardemment l'idée d'un "Airbus des mers".
Il a noté qu'ensemble, Fincantieri et STX France avaient un carnet de commandes de 36 milliards d'euros. "Nous espérons arriver à 40 milliards d'ici la fin de l'année", a-t-il ajouté. Les chantiers navals de Saint-Nazaire, qui comptent 2.600 employés et font travailler environ 5.000 employés d'entreprises sous-traitantes, apportent un carnet de commandes de 12 milliards d'euros.
Le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, a exprimé sa "grande satisfaction" après la signature de l'accord pour l'acquisition par Fincantieri de 66,66 % de STX France, après le feu vert donné par le tribunal en charge du dossier. "Il s'agit d'une grande opération de politique industrielle européenne qui donnera naissance à un champion mondial du secteur de la mécanique et de la construction navale", a-t-il ajouté.
Fincantieri a précisé qu'il "continuait à négocier avec l'État français pour la finalisation de l'accord des actionnaires pour STX France, conformément à l'accord de principe signé le 12 avril". L'État français, qui détient les 33,3 % du capital restant de STX France, a deux mois pour exercer ou non son droit de préemption.
Fincantieri, qui emploie 19.200 personnes dans le monde, était le seul candidat à avoir déposé une offre pour reprendre STX France, filiale florissante du groupe sud-coréen en difficulté STX Offshore and Shipbuilding. Mais le gouvernement français refusait qu'il devienne actionnaire majoritaire.
Selon l'accord de principe longuement négocié et annoncé le 12 avril, le constructeur italien devrait reprendre 48 % du capital des chantiers de Saint-Nazaire. Il devra rester minoritaire pendant au moins huit ans et sera accompagné d'un investisseur italien indépendant, la Fondazione CR (Cassa di Risparmio) Trieste, qui devrait avoir autour de 7 % du capital.
Côté français - où le gouvernement a changé après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence - l'État conserverait un tiers du capital et un droit de veto, tandis que le constructeur militaire public français DCNS entrerait à hauteur de 12 %.
"Chapeau à l'État français qui défend ses propres établissements industriels : je voudrais que l'Italie fasse de même", a affirmé Giuseppe Bono, en évoquant une opération "qui a suscité tant d'intérêts et de polémiques". Il a remercié la Fondazione CR Trieste, dont la présence a été décisive pour parvenir à un accord avec l'État français. "Le gouvernement nous laisse la gestion" de STX France, "en se réservant quelques droits, a-t-il noté.
Les élus du comité d'entreprise avaient rendu jeudi 18 mai un avis majoritairement défavorable à la cession à Fincantieri de 66,6 % de STX France, mais cet avis est purement consultatif.
Ce mouvement social, débuté le 10 avril, a été marqué par de nombreux débrayages. Soutenu par la CGT, le conflit s’était durci dans la nuit du 3 au 4 mai avec l'entrée en grève de la trentaine de salariés de l'atelier d'usinage du chantier naval, où sont découpées les pièces en acier pour les navires, paralysant par conséquent la production dans d'autres ateliers, à court de matières premières. La direction de STX devrait à l'issue du conflit restituer des jours équivalents à des RTT, gelés depuis 2015, aux salariés. "Les jeunes embauchés et les intérimaires n’en bénéficieront pas", regrette la CGT.
Fincantieri débourse 79,5 millions d'euros
En parallèle, le groupe italien Fincantieri a signé vendredi 19 mai un accord pour le rachat de 66,66 % des chantiers navals de Saint-Nazaire à son actionnaire actuel STX Europe AS pour 79,5 millions d'euros, mais les négociations pour l'accord définitif avec l'État français sont encore en cours. Celui-ci détient 33,3 % du capital de STX France. Le chiffre est en ligne avec la fourchette des analystes et les estimations circulant dans la presse, même s'il peut paraître loin du chiffre d'affaires généré par STX France, qui a atteint 1,4 milliard d'euros en 2016.
Lors de l'assemblée générale des actionnaires de Fincantieri vendredi à Trieste, dans le Nord-Est de l'Italie, le patron du groupe italien, Giuseppe Bono, a souligné que cette acquisition permettrait au groupe d'être "plus fort". "Nous sommes le premier constructeur naval européen et nous devons croître. Le défi pour l'avenir est de s'engager encore plus sur la voie de la consolidation de l'industrie européenne", a affirmé Giuseppe Bono, qui défend ardemment l'idée d'un "Airbus des mers".
Il a noté qu'ensemble, Fincantieri et STX France avaient un carnet de commandes de 36 milliards d'euros. "Nous espérons arriver à 40 milliards d'ici la fin de l'année", a-t-il ajouté. Les chantiers navals de Saint-Nazaire, qui comptent 2.600 employés et font travailler environ 5.000 employés d'entreprises sous-traitantes, apportent un carnet de commandes de 12 milliards d'euros.
Le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, a exprimé sa "grande satisfaction" après la signature de l'accord pour l'acquisition par Fincantieri de 66,66 % de STX France, après le feu vert donné par le tribunal en charge du dossier. "Il s'agit d'une grande opération de politique industrielle européenne qui donnera naissance à un champion mondial du secteur de la mécanique et de la construction navale", a-t-il ajouté.
Fincantieri a précisé qu'il "continuait à négocier avec l'État français pour la finalisation de l'accord des actionnaires pour STX France, conformément à l'accord de principe signé le 12 avril". L'État français, qui détient les 33,3 % du capital restant de STX France, a deux mois pour exercer ou non son droit de préemption.
Fincantieri, qui emploie 19.200 personnes dans le monde, était le seul candidat à avoir déposé une offre pour reprendre STX France, filiale florissante du groupe sud-coréen en difficulté STX Offshore and Shipbuilding. Mais le gouvernement français refusait qu'il devienne actionnaire majoritaire.
Selon l'accord de principe longuement négocié et annoncé le 12 avril, le constructeur italien devrait reprendre 48 % du capital des chantiers de Saint-Nazaire. Il devra rester minoritaire pendant au moins huit ans et sera accompagné d'un investisseur italien indépendant, la Fondazione CR (Cassa di Risparmio) Trieste, qui devrait avoir autour de 7 % du capital.
Côté français - où le gouvernement a changé après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence - l'État conserverait un tiers du capital et un droit de veto, tandis que le constructeur militaire public français DCNS entrerait à hauteur de 12 %.
"Chapeau à l'État français qui défend ses propres établissements industriels : je voudrais que l'Italie fasse de même", a affirmé Giuseppe Bono, en évoquant une opération "qui a suscité tant d'intérêts et de polémiques". Il a remercié la Fondazione CR Trieste, dont la présence a été décisive pour parvenir à un accord avec l'État français. "Le gouvernement nous laisse la gestion" de STX France, "en se réservant quelques droits, a-t-il noté.
Les élus du comité d'entreprise avaient rendu jeudi 18 mai un avis majoritairement défavorable à la cession à Fincantieri de 66,6 % de STX France, mais cet avis est purement consultatif.