La réglementation, consacrée aux pertes de conteneurs en mer, évolue. Les rendez-vous de l’assurance transport, ParisMat, ont présenté les travaux de l’Organisation maritime internationale sur ce thème. De nouvelles règles ont été adoptées récemment.
Le Comité sécurité maritime (MSC 107) de l'Organisation maritime internationale a approuvé, début juin, une série de mesures pour lutter contre la perte de conteneurs en mer. Les principales ont été présentées par Éric Banel, lors des rendez-vous des assureurs de transport ParisMat, à Paris le 26 juin.
"Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur en janvier 2026. Elles obligeront les armements à signaler les pertes de conteneurs et à mettre en place un logiciel, pour sécuriser leur chargement", a expliqué le directeur général des affaires maritimes, de la pêche et de l'aquaculture.
Selon lui, "il est prévu, également, une extension du remorquage d’urgence pour les grands navires, autres que les pétroliers. Cette extension permettra de prendre un porte-conteneurs désemparé en remorque et de limiter les mouvements du navire, générateurs de pertes de conteneurs", a expliqué le directeur des Affaires maritimes.
Renforcer la collecte d'informations
Pour Éric Banel, la lutte contre la perte des conteneurs en mer suppose d’aller plus loin. Les travaux en cours au sein de l’OMI visent, notamment, à renforcer la collecte et le partage d’informations, ainsi que les systèmes d’alerte. Ces derniers permettraient de mieux identifier les zones de chute, de prévenir les risques et d’intervenir plus rapidement, pour récupérer les conteneurs tombés en mer.
En parallèle, des études sont menées sur les systèmes de traçabilité des boîtes perdues, au moyen de tags qui émettraient un signal. À ce stade, les recherches visent à démontrer "la faisabilité technique à un coût compétitif de cette solution", a-t-il confié.
Et d’ajouter : "Une solution de traçage des conteneurs tombés à l’eau, développée par Seatrackbox, sera présentée par la France à l’OMI le 21 septembre prochain. Elle permet de localiser de façon précise un conteneur en flottaison, à mi-eau ou coulé".
Phénomène en baisse l'an dernier
Selon le World Shipping Council, 661 conteneurs auraient été perdus en mer l’an passé. Un chiffre en baisse, puisqu’entre 2018 et 2021, le WSC avait recensé 1.629 pertes par an, en moyenne.
Les causes des chutes de conteneurs en mer sont multiples. Si les conditions météorologiques défavorables et le roulis paramétrique sont souvent évoqués, Éric Banel a souligné que les principales causes étaient d’origine humaine.
"Elles sont liées à un défaut ou à des dispositifs défectueux d’arrimage et de saisissage, un plan de chargement incorrect, des surcharges de conteneurs, une fausse déclaration de poids ou un mauvais empotage".
Comme l'a rappelé le directeur des Affaires maritimes, "la convention Solas impose de déclarer la Masse brute vérifiée (VGM) de chaque conteneur depuis le 1er juillet 2016". Mais également qu'au niveau de l’Union européenne, "la directive 2002/59 rend obligatoire la déclaration de perte de conteneurs, depuis 2012".
