Corsica Linea élargit sa flotte et ses ambitions

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Premier navire neuf sur la Corse depuis onze ans, le nouveau cargo mixte "A Galeotta", a été présenté à Marseille, lors d’une cérémonie durant laquelle Pascal Trojani, président de Corsica Linea a annoncé la commande fin 2023 d’un deuxième navire. Un nouvel investissement indispensable pour mettre la compagnie en conformité face à l’échéance SECA du 1er mai 2025.
Amarré au poste 95, habitué à recevoir les paquebots de luxe, le cargo-mixte "A Galeotta" a effectué le 5 janvier 2023 sa traversée inaugurale depuis Ajaccio où il a été baptisé par Laetitia Cucchi, engagée auprès des enfants malades corses.

À Marseille, l’état-major de Corsica Linea était sur le pont le 6 janvier, pour accueillir 700 invités qui ont ainsi pu découvrir le nouveau navire amiral à propulsion GNL fraîchement livré par les chantiers italiens Visentini.

Un ropax de 206 mètres capable d’embarquer 170 remorques pour le fret et 930 passagers, répondant aux besoins croissants sur la Corse. "Nous espérons commander fin 2023 début 2024 commander un nouveau navire. Nous ne nous interdisons rien et nous avons l’ambition de rayonner sur l’ensemble de la Méditerranée", a annoncé Pascal Trojani, président de Corsica Linea.

Clément Beaune et la "réalité corso-marseillaise"

Retenue pour les sept prochaines années aux côtés de la Méridionale, dans le cadre de la nouvelle délégation de service public maritime qui a débuté le 1er janvier, la compagnie peut désormais entrevoir l’avenir sur du long terme.

Pour sa première sortie officielle de l’année, le secrétaire d’État aux Transport Clément Beaune a choisi la Cité phocéenne et rappelé les enjeux du plan présidentiel Marseille en Grand. Ces derniers mois, il est intervenu à la fois sur le dossier de classement de la Méditerranée en zone Seca et sur l’appui auprès de Bruxelles afin de s’assurer de la conformité juridique de la nouvelle délégation de service public maritime et éviter les recours en justice.

"Nous avons mené avec les services de l'État un combat européen. Faire connaître la réalité corso-marseillaise à Bruxelles a été une aventure complexe", a souligné Clément Beaune. Il a également rappelé l’effort financier de l’État de 100 millions d'euros supplémentaires pour soutenir les transports de la métropole Aix-Marseille face à la flambée du prix de l’énergie. Un sujet brulant y compris pour Corsica Linea, qui a vu le prix du gaz multiplié par quatre depuis la commande du "A Galeotta" il y a quatre ans.

Investissements environnementaux

Ce surcoût qui se chiffre en millions n’est pas répercuté sur le prix de la traversée des passagers. En revanche, le mètre linéaire de fret est passé de 35 à 40 euros dans le cadre de la nouvelle DSP. Tant que le prix du GNL restera élevé, le navire dualfuel, mais étonnamment non connectable au courant de quai, naviguera au diesel et basculera au GNL aux abords des côtes.

"Si nous ne faisons rien, dans cinq ans nos navires n’auront plus le droit de naviguer. Nous devons travailler sur la performance énergétique. Quel sera le carburant de demain pour les bateaux existants ? Nous avons une équipe de quatre personnes qui travaille à plein temps sur la transition environnementale. Nous allons vers des bouleversements majeurs avec le méthanol de synthèse et les biocarburants et avec la nouvelle DSP, nous n’allons pas nous arrêter là mais transformer l’entreprise", annonce Pierre Antoine Villanova, directeur général de Corsica Linea.

Depuis 2019, 180 millions d'euros ont été investis par la compagnie maritime corse dans la construction du "A Galeotta", la pose sur cinq navires de systèmes de traitement des fumées et sur trois autres de dispositifs de branchement électrique à quai.

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