Arctique : la fonte des glaces facilite-t-elle la navigation par le passage du Nord-Ouest ?

Enormous cargo ship sailing through ocean water with thick layer of broken ice pieces covering surface on polar day aerial view

Même s'il reste très faible, le nombre de navires s'aventurant dans le passage a augmenté, passant de 112 en 2013 à 160 en 2019, selon le Conseil de l'Arctique.

Crédit photo wifesun/Adobe Stock
La fonte des glaces dans l'océan Arctique, qui se réchauffe rapidement sous l'effet du changement climatique, ne facilite pas la navigation commerciale sur un passage légendaire entre l'Europe et l'Asie, contrairement à la croyance populaire. Elle la rendrait même plus dangereuse, selon des scientifiques.

Réputé infranchissable il y a un siècle, le fameux "passage du Nord-Ouest" aiguise les appétits des navigateurs et des explorateurs, attirés par la perspective d'un considérable raccourci (7.000 km environ) à la faveur du réchauffement climatique d'origine humaine qui réduit comme peau de chagrin la calotte glaciaire.

>>> Lire aussi : Arctique : la Russie exploitera la Route maritime nord dès 2024

"Nous avons découvert qu'en fait, c'est presque tout le contraire", déclare Alison Cook, experte de la navigation polaire à l'Association écossaise pour les sciences marines, auteure principale de l'étude parue le 11 juillet dans la revue Communications Earth and Environment.

Loin d'augmenter, le nombre de semaines annuelles pendant lesquelles un navire peut naviguer en toute sécurité dans ce passage s'est en réalité raccourci entre 2007 et 2021.

Une route toujours périlleuse

Même si la banquise diminue, de la glace plus ancienne et plus épaisse dérive de plus en plus vers le sud, créant des goulots d'étranglement.

Cette vieille glace présente un plus grand risque pour les navires que celle plus fraîche et plus mince, autrefois plus courante dans l'archipel canadien, indique l'étude.

D'autant que le manque d’infrastructures, son éloignement, ses hauts-fonds et ses détroits labyrinthiques rendent toujours la traversée périlleuse.

En 1845, l'expédition légendaire du Britannique John Franklin se soldait par la perte, corps et biens, de ses deux navires. En 1906, Roald Amundsen devenait le premier Européen à réussir la traversée.

Une route de plus en plus empruntée

Depuis, même s'il reste très faible, le nombre de navires s'aventurant dans le passage a augmenté, passant de 112 en 2013 à 160 en 2019, selon le Conseil de l'Arctique, une organisation intergouvernementale.

>>> Lire aussi : Gazprom a effectué son premier transit de GNL par la route maritime du Nord

Des cargos, des bateaux de pêche, des embarcations de course et même un grand paquebot de 1.000 passagers ont déjà effectué cette traversée.

En 2021, une autre étude avait prédit que si les températures mondiales augmentaient de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels, le passage du Nord-Ouest serait navigable une partie de l’année.

C'est loin d'être encore le cas. La glace plus ancienne et épaisse qui s'accumule dans le passage sera encore là pendant "de nombreuses années", estime Alison Cook.

"Il s'agit plutôt de donner un avertissement", ajoute-t-elle, alors que le nombre de voyages à travers l'ensemble de l'Arctique canadien a déjà quadruplé depuis 1990.

La rédaction (avec l'AFP)

Transport maritime

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15