L'intersyndicale des douaniers (Unsa, CFDT, CGT, Solidaires, FO) a protesté mardi 22 septembre contre le plan stratégique douane (PSD) 2018, qui vise, selon elle, au "démantèlement" de ce service public. Elle a profité de la présentation mardi à Bercy d'un grand plan d'accompagnement des entreprises par les douanes françaises pour faire entendre leurs revendications. "On perd un emploi par jour depuis dix ans", a dénoncé Vincent Thomazo, secrétaire général de l'Unsa-Douanes, devant le ministère de l'Économie, sur fond de quelques fumigènes de couleur pour "enfumer Bercy qui enfume la douane". "Aujourd'hui, le grand mot en douane, c'est la facilitation des entreprises", a dit Vincent Thomazo à propos de la réunion à Bercy de quelque 500 chefs d'entreprises, professionnels du dédouanement, partenaires du commerce extérieur et représentants des missions économiques étrangères en France. Mais cela se fait "au détriment des contrôles", a-t-il souligné. De 22.000 en 1993, les effectifs sont passés à 16.500 aujourd'hui. Un nombre insuffisant, selon l'intersyndicale, pour assurer correctement toutes les missions confiées aux douanes à l'heure de l'explosion "des grands trafics et du terrorisme sur internet", a expliqué Christophe Abadie (CFDT). Le plan stratégique, lancé il y a trois ans, ne donne pas d'objectif chiffré concernant les effectifs mais l'intersyndicale a fait une projection à partir de chiffres annoncés pour la direction interrégionale des douanes de Lille. Selon Vincent Thomazo, le PSD, dont l'idée est une "reconcentration des services", se traduira par "2.500 à 3.000 suppressions d'emploi" à l'horizon 2018 ou 2020 au plus tard. Les douaniers réclament l'arrêt du PSD qui touche "au saint du saint, les missions", selon Pascal Hoffmann (CGT) et dénoncent le fait que la douane soit la "seule administration de protection non prioritaire". "On entend qu'on renforce les contrôles (aux frontières), or ce n'est pas vrai parce qu'il n'y a plus personne pour contrôler les frontières par manque d'effectifs", a poursuivi Christophe Abadie. Quant aux contrôles de marchandises, "on devient une chambre d'enregistrement, avec des contrôles documentaires uniquement", regrette l'Unsa, soulignant que les trafics en tout genre "explosent" (contrefaçons, stupéfiants...). Les douaniers ont déjà manifesté à de nombreuses reprises depuis 2012 pour dénoncer le PSD et faire valoir leur rôle de protection "au quotidien".
Ferroviaire
Fret ferroviaire : de la nécessité de disposer d’itinéraires alternatifs
Pour accentuer le report modal en faveur du fret ferroviaire, l’Europe doit...