Canada : les employés ferroviaires sommés de reprendre le travail

Deuxième pays le plus vaste du monde, le Canada dépend fortement du train pour le transport des céréales, de la potasse, des voitures ou encore des produits pétroliers et du bois.

Crédit photo Don Mackinnon/AFP
Du rififi dans le fret ferroviaire canadien. Depuis bientôt une semaine, un bras de fer oppose les salariés du secteur au gouvernement au sujet de leurs conditions de travail.  C'est la première fois que le pays est confronté à des arrêts de travail simultanés dans les deux compagnies ferroviaires.

L'info. Le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) a ordonné le 24 août le retour au travail des employés du fret ferroviaire, imposant par ailleurs un arbitrage pour régler le conflit qui menaçait d'affecter l'économie nord-américaine.

Le contexte. La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) avaient cessé leurs activités dans la nuit du 21 au 22 août, mettant ainsi en "lock-out" près de 10 000 salariés, après l'échec de négociations sur les conditions de travail menées depuis des mois. Le "lock-out" est la fermeture provisoire d'une entreprise décidée par l'employeur en réponse à un conflit social.

Quelques heures plus tard, le gouvernement de Justin Trudeau était intervenu pour contraindre syndicat et entreprises d'accepter un arbitrage via le CCRI.

Vendredi matin, les 6.500 employés de CN étaient retournés au travail mais le syndicat Teamsters avait déposé quelques heures plus tard un préavis de grève.

Invalidé. Le 23 août, le CCRI a ordonné qu'aucun arrêt de travail ne puisse avoir lieu pendant la procédure d'arbitrage. "Cela signifie que l'avis de grève récemment transmis (...) est maintenant invalidé", a affirmé la Compagnie des chemins de fer du Canada dans un communiqué.

Le syndicat Teamsters a indiqué qu'il se conformerait à la décision, tout en faisant appel devant la cour fédérale.

Un précédent dangereux. "Cette décision du CCRI crée un précédent dangereux. Dorénavant, les grandes entreprises n'ont qu'à arrêter leurs opérations pendant quelques heures, infliger des dommages économiques à court terme, et le gouvernement fédéral interviendra pour casser un syndicat", a dénoncé Paul Boucher, président de Teamsters Canada.

Sécurité et temps de travail. Le conflit porte sur les conditions de travail, notamment les redéploiements de personnels, la sécurité et le temps de travail.

La Compagnie des chemins de fer nationaux s'est dite "déçue qu'une entente n'ait pu être conclue à la table de négociation", mais a accueilli favorablement l'ordonnance qui met "fin à l'imprévisibilité affectant les chaînes d'approvisionnement depuis des mois".

Un refus. Les travailleurs de CPKC, quant à eux, avaient initialement refusé de reprendre leurs activités, contestant la constitutionnalité de l'intervention gouvernementale.

Le ministre du Travail, Steven MacKinnon, a dit, le 24 août sur X, s'attendre à ce que "les compagnies ferroviaires et leurs employés reprennent leurs activités dès que possible".

Une première. C'était la première fois que le Canada était confronté à des arrêts de travail simultanés dans les deux compagnies ferroviaires, qui transportent quotidiennement des marchandises d'une valeur estimée à un milliard de dollars canadiens (661 millions d'euros).

Une forte dépendance. Deuxième pays le plus vaste du monde, le Canada dépend fortement du train pour le transport des céréales, de la potasse, des voitures ou encore des produits pétroliers et du bois.

Des entreprises et le monde agricole avaient mis en garde contre des perturbations coûteuses pour l'économie canadienne, avec des retombées également pour les États-Unis.

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