Dans une de ses livraisons (en mai), Alphaliner calculait qu’une capacité de 557 000 EVP avait été livrée sur les quatre premiers mois de l’année et qu’il restait 900 000 EVP à livrer d’ici fin 2018, hors ajournements, reports ou annulations. Parmi les restes « à livrer », il s’agissait essentiellement, mais sans surprise, de navires de grande taille, dont 30 porte-conteneurs de 10 000 à 15 000 EVP et de 17 ULCS (ultra large container ships). À ce stade, la croissance de la capacité de la flotte mondiale était estimée à 6 % en 2018.
Au cours du dernier mois, une capacité de 98 000 EVP a été livrée (à 2 compagnies CoscoSL et HDS Lines, (Irisl) et cinq nouvelles commandes ont été passées auprès de Japan Marine United, Huangpu Wenchong et Wuhu Jiangdong par Arkas, Huanghai Shipping, Wan Hai Lines, Nordic Hamburg, Shanghai Changjiang pour un peu plus de 10 000 EVP de capacité d’ici à 2020. Seuls 3 navires ont été envoyés en démantèlement pour 5 000 EVP.
Or, d’après l’analyse des trafics portuaires que vient de publier Alphaliner, les échanges conteneurisés voient leur rythme de progression décliner progressivement. De mars à juin 2018, les 200 ports de toutes les grandes régions ont accusé une croissance moyenne des trafics conteneurisés de 4,7 % (contre 6,5 % au premier trimestre et 8,5 % sur les trois derniers mois de 2017), la plus faible enregistrée sur un trimestre depuis 2016, indique le spécialiste. Même la Chine décélère avec une hausse moyenne de ses ports de « seulement » 4,3 %, moyenne tirée vers le bas par les mauvaises performances de Hong Kong et Shenzhen, en retrait respectivement de 7,5 et 2,1 %.
Une autre donnée éclaire une des dynamiques du paysage maritime. Selon Clarkson, la Chine est devenue cette année le deuxième pays du monde propriétaire de navires avec 7 744 navires pour 170 millions de jauge brute, déclassant le Japon (167,6 millions de tjb), mais toujours derrière les armements grecs (222 millions de tjb). En près de quatre ans, depuis 2015, indique Clarksons Research, la flotte chinoise a augmenté de plus de 30 % et le pavillon grec de 23 %, quand la flotte japonaise stagne à 2 %.