Première façade maritime d’Europe, la France n’est pas le géant maritime supposé. C’est ce qu’on peut lire entre les lignes dans l’étude sur l’économie bleue que vient de publier l’UE, établissant un panorama des activités liées à la mer. Celles qui sont établies (extraction des ressources marines vivantes, extraction offshore de pétrole et gaz naturel, transport maritime, activités portuaires, construction navale et tourisme côtier). Et celles qui émergent (éolien offshore et énergie marine, aquaculture, tourisme côtier et maritime, biotechnologie et exploitation minière des fonds marins). Avec son littoral de 68 000 km et sa zone économique exclusive (ZEE) de 25 millions de km2, l’Europe est un ensemble maritime, qui tire de ses atouts naturels quelques bénéfices économiques : un chiffre d’affaires de 566,2 Md€ (+ 7,2 %), une valeur ajoutée de 174,2 Md€ (+ 9,7 % depuis 2009), un fonds de 3,48 millions d’emplois (en hausse de 2 % comparé à 2009, mais en baisse de 5 % p/r à 2014). Entre 2009 et 2016, le ratio d’investissement net est passé de 18 à 29 %, et la marge brute a atteint 95 Md€ (+ 8,1 %). Le tourisme côtier et maritime contribue à lui seul à hauteur de 136,5 Md€ à la valeur ajoutée. Mais l’essentiel est ailleurs : le rapport dresse pour chacun des secteurs la liste des pays qui apportent la plus importante contribution à l’économie bleue en Europe, ce qui contrarie certaines idées reçues tout en permettant d’identifier, dans chaque segment, les pays les plus dynamiques. Ainsi, apprend-on que le Royaume-Uni est le leader européen, avec 39 Md€ de valeur ajoutée (VA), soit 22 % du total européen, devant l’Espagne (23,2 Md€,13 %), l’Italie (19,7 Md€, 11 %), la Croatie (2,8 Md€, 1,6 %).
En dépit de ses 11 millions de km2 sous les mers, la France n’apporte qu’un maigre écot à l’Europe (0,5 % de la valeur ajoutée) en termes d’extraction offshore.
Elle n’apparaît pas sur les radars du transport maritime parmi les 5 premiers pays, classement trusté par les Nord-européens. Sur la construction et réparation navales, la France apporte toutefois 17,5 % de la VA européenne pour le secteur de la construction et 11 % pour le refit (3e rang européen). Pour ce qui est des activités portuaires, elle n’émerge pas dans la manutention mais contribue à 10 % de la VA européenne pour l’entreposage et le stockage.