Les réactions aux décisions du peu orthodoxe président américain, Donald Trump, de taxer l’acier (à hauteur de 25 %) et l’aluminium (10 %) en provenance de certains de ses partenaires commerciaux — l’UE, le Canada, le Mexique —, n’ont pas tardé. Dès le 1er juin, les pays de l’Union ont ouvert, aux côtés du Canada, une procédure contre les États-Unis à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en sus de mesures de représailles (droits de douane de 25 à 50 %) sur une liste d’importations américaines à compter de début juillet. Pour la communauté maritime et portuaire anversoise, qui a rapidement condamné la décision de la Maison-Blanche, les impacts ne sont pas des moindres. Le port scaldien occupe en effet une forte position de marché en Europe sur le secteur de l’acier (moins sur l’aluminium), avec un volume annuel de 8,5 et 9 Mt, dont près de 4 Mt à l’export. Ces produits viennent en outre de plusieurs pays européens, France, Belgique, Allemagne et Royaume-Uni. Le trafic maritime qui en découle monopolise plusieurs terminaux, dont les plus importants sont ceux de PSA Breakbulk. Il implique par ailleurs quelques armements particulièrement axés sur ce type de transport, qui pourraient être amenés à revoir leurs fréquences voire à réorienter leurs rotations. En 2017, le canadien Fednav, via sa filiale Falline, a expédié 700 000 t d’Europe vers le Canada et le continent américain, dont 450 000 t chargées à partir d’Anvers. L’armement spécialisé Klipper a également transporté l’an dernier 700 000 t vers la côte Est des États-Unis et le Mexique, dont 450 000 t ont transité par Anvers. D’autres lignes sont également impliquées dans ce trafic… L’inquiétude, naturelle, est perceptible chez les armateurs mais il reste difficile de prévoir une suite. Pourront-ils bénéficier des régimes d’exceptions ? Dans quelle mesure les réceptionnaires américains vont-ils absorber les surcharges ? À quelle hauteur vont-ils les répercuter sur leurs clientèles ? Faut-il s’attendre à une pression sur les prix, conséquence inéluctable du déséquilibre entre l’offre et la demande…. Les milieux anversois sont pour l’heure surtout préoccupés par l’escalade, les surtaxes imposées par l’UE sur les produits américains, importations essentiellement conteneurisées, entraînant une contre-réaction éventuelle de Trump, qui a encore l’importation des voitures dans sa ligne de tir. « L’effet Trump » risque d’être pour Anvers (mais aussi Zeebrugge et Gand) bien plus dévastateur que ne le serait déjà le Brexit…
+ 45 %
C’est la croissance, selon l’autorité portuaire, du nombre de conteneurs traités durant les quatre premiers mois de l’année p/r à la même période de l’an dernier par le port King Abdullah, le 2e plus grand port de conteneurs de l’Arabie saoudite (1,7 MEVP en 2017, + 21 %), à 100 km au nord de Djeddah.