En 2015, l’envoi à la démolition des navires-citernes s’est fortement ralenti, et ceci par l’effet de trois facteurs : un marché de l’affrètement spot plus fort, les prix bas des chantiers pour la démolition des navires et une demande pour stocker le pétrole en raison de la baisse soudaine et importante du prix du baril en fin d’année 2014. Dans ces conditions, envoyer un navire à la démolition dépend en large partie de la situation financière de l’armement. Certains sont motivés pour démolir leurs navires par des prix bas à la tonne offerts par les chantiers de démolition dès lors que les sommes reçues couvrent les dernières hypothèques sur le navire. Ils préfèrent cette situation à un marché qui ne génère que peu de recettes. D’autres optent pour la démolition dès lors que le navire a été pendant une longue période utilisé comme stockage flottant.
Le retour à des marchés d’affrètement à des niveaux plus élevés ces dernières années tient à deux facteurs. En premier lieu, bon nombre d’armateurs ont décidé d’envoyer à la casse leurs navires lors de la baise des taux. En second lieu, face au marché difficile, les armateurs ont fortement réduit leurs commandes. Au final, la flotte mondiale s’est contractée dans bon nombre de secteurs du monde pétrolier.
De plus, les restrictions sur les émissions, mises en place par le gouvernement chinois pour lutter contre la pollution atmosphérique, ont pesé sur le prix de l’acier. L’impact de cette hausse se décline sur le marché global de l’acier qui influence aussi la valeur que les chantiers de démolitions sont disposés à payer par tonne démolie. Ainsi, le prix offert par les chantiers indiens pour les navires-citernes et les vraquiers a augmenté depuis le milieu de l’année 2016. Or, la chute soudaine du pétrole a amené à modifier le marché. Les opérateurs ont cherché à affrété des unités pour procéder à du stockage flottant pour pallier au manque de capacité dans les terminaux portuaires. Les navires les plus anciens ont été utilisés pour le stockage de pétrole puisqu’ils ont offert des prix plus bas que des unités plus récentes, à savoir moins de 10 ans. L’emploi de ces navires les a retiré du marché de la démolition.