Sauf imprévu de dernière minute, le ministre Coréen des Océans et des Pêcheries devoilera à la fin du mois son « Five-Year Plan for the Reconstruction of Korean Shipping ». Dans les tuyaux depuis l’accession au pouvoir du nouveau président Moon Jae-in, au printemps dernier, il visera à relancer à la fois la marine marchande et la construction navale du pays via une injection massive de capitaux pour permettre aux armateurs locaux d’acquérir des navires modernes auprès des chantiers navals. Le chiffre de 50 vaisseaux par an a été évoqué par le ministre. Le bras armé en sera le Founding Committee for Korea Maritime Promotion Corporation mis en place le 5 février qui disposera à cet effet d’un capital de 2,7 Md$ et pourra émettre des actions d’un montant quatre fois supérieur, soit environ 10 Md$.
Le principal bénéficiaire de ce plan sera Hyundai Merchant Marine sur lequel le gouvernement compte s’appuyer pour que sa marine marchande retrouve le niveau qui était le sien avant la chute de Hanjin et puisse continuer à rivaliser avec les grandes alliances mondiales dans l’avenir. Tous les analystes du pays s’accordent en effet pour donner peu de chance de survie à HMM si elles n’accroît pas rapidement sa flotte, estimant que seules six compagnies ayant des flottes d’un million d’EVP subsisteront d’ici 2-3 ans. Or HMM ne possède à l’heure actuelle que 430 000 EVP.
La compagnie qui affiche une perte de 1,1 Md$ en 2017 se prépare néanmoins à acheter 30 000 nouveaux conteneurs pour 95 M$ et attendrait l’officialisation du plan gouvernemental pour commencer à commander dans la foulée douze porte-conteneurs de 22 000 EVP et huit de 13 000 EVP, six des plus gros étant destinés à être affectés sur une route Asie-Europe qui serait ouverte en 2020 une fois arrivé à échéance l’accord de partenariat avec 2 M. HMM envisagerait par ailleurs d’ajouter un ou deux services aux trois que la compagnie propose déjà entre l’Asie et les États-Unis.