Le port du Havre, il le connaît particulièrement bien. C’est donc sur ses terres que le Premier ministre, Édouard Philippe, a ouvert la treizième édition des Assises de l’économie de la mer qui s’est déroulée les 21 et 22 novembre au Havre. Un discours très attendu par la place portuaire locale mais également par tous les professionnels de la mer.
Quelques jours seulement après la tenue du Comité interministériel de la mer (Cimer) qui s’est déroulé à Brest, le Premier ministre a réaffirmé une ambition, celle de redonner à la France sa vocation maritime. Pas d’annonces concrètes donc, plutôt de grandes orientations.
Édouard Philippe a souhaité avant tout afficher sa détermination pour redynamiser le pays en matière maritime et portuaire.
Signe de ce volontarisme, il explique que c’est la première fois en France qu’un Cimer se réunit dans les six premiers mois d’un quinquennat « Nous avons cinq ans devant nous. Et en cinq ans, on peut rattraper beaucoup de retard, lever pas mal de verrous, libérer pas mal d’énergies et pourquoi pas prendre de l’avance… Parce qu’un domaine maritime, ça s’occupe physiquement, ça s’organise, ça s’exploite avec discernement, ça s’aménage comme un vrai territoire. Parce que la mer est un magnifique projet à proposer aux jeunes français… »
Améliorer la fluidité du passage portuaire
Le Premier ministre aime le rappeler, il ne s’habitue pas à l’idée qu’Anvers soit le premier port de France. Il concède également qu’on répète depuis trop longtemps les mêmes litanies, que la France n’a pas un trafic portuaire à la hauteur de sa façade maritime, de son marché intérieur et de sa place en Europe.
Édouard Philippe a indiqué que tous les ports en France ont leur complémentarité mais pas tous la même vocation. Il évoque trois systèmes qui « ont clairement un intérêt européen et international » faisant référence à Haropa, Marseille-Fos et Dunkerque-Calais, des ensembles qui « doivent rester dans le giron de l’État… », rappelle-t-il. Il estime au passage que la gouvernance d’Haropa a « atteint ses limites ».
Édouard Philippe prône ainsi pour un pilotage plus unifié qui inclut au même niveau les trois ports. Une mission sur ce sujet a été confiée au préfet François Philizot, délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine.
Autre priorité évoquée au Havre, celle de la compétitivité des ports qui se heurtent à l’effet de ciseau, des charges fiscales qui augmentent et des revenus, notamment ceux de la rente pétrolière, qui diminuent. Le chef du gouvernement entend donner plus de visibilité sur les charges fiscales. Il entend par ailleurs simplifier les démarches en revoyant notamment les règles de la domanialité publique pour optimiser l’utilisation du domaine portuaire et sécuriser les investisseurs.
Édouard Philippe a également évoqué comme priorité l’amélioration de la fluidité du passage portuaire. « L’État doit soutenir partout le transport combiné ferroviaire et fluvial. C’est pourquoi, un dispositif comparable à celui de l’aide à la pince sera maintenu. J’ai demandé aux services compétents de travailler très vite à la définition de ses nouvelles modalités pour 2018, en lien avec les professionnels ».
Au Havre, le Premier ministre a conscience que l’accès fluvial à Port 2000 est dans toute les têtes. Une concertation publique sur le sujet a été lancée. Quelle que soit la solution retenue (réalisation d’une digue, extension du terminal multimodal ou optimisation de l’organisation actuelle), le chef du gouvernement a rappelé que l’État s’engagera financièrement.
L’ancien maire du Havre a regretté le retard pris pour les éoliennes en mer. « Dès 2018, nous lancerons des études préalables en vue de l’engagement des futurs appels d’offres sur l’éolien flottant en Bretagne et en Méditerranée… ».
Édouard Philippe promet aussi un nouvel élan pour l’École nationale supérieure maritime (ENSM) avec un rapprochement entre les différents sites, un rapprochement avec d’autres écoles dont la prestigieuse École navale avec à terme la création « d’une véritable académie de marine en France… »
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C’est le nombre de méthaniers qui seront possédés par Total une fois que l’acquisition des actifs amont de GNL d’Engie sera définitive. Les sept méthaniers de Gazocéan rejoignant les trois de Total.