La nouvelle est tombée le 7 novembre 2017, jour de l’ouverture de la 23e conférence des parties (Cop 23) à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) deux ans après la signature de l’Accord de Paris sur le climat entré en vigueur en novembre 2016. CMA CGM a décidé d’équiper ses 9 futurs navires de 22 000 EVP, livrables en 2020, de moteurs utilisant du gaz naturel liquéfié (GNL). Les moteurs des 9 futurs porte-conteneurs de 22 000 EVP fonctionneront au GNL, un peu de MGO ne servant plus qu’à créer l’étincelle nécessaire à la combustion.
Un tournant pour la filière
Selon CMA CGM, l’emploi du GNL constitue « une véritable rupture technologique au service de la protection de l’environnement ». Le GNL permet en effet, par rapport aux navires actuellement motorisés au fuel lourd, une réduction jusqu’à 25 % du CO2, de 99 % des émissions de soufre, de 99 % des émissions de particules fines, de 85 % des émissions d’oxydes d’azote. CMA CGM estime qu’avec le GNL, l’indice d’efficacité énergétique (EEDI), qui calcule l’empreinte environnementale d’un navire, s’améliore de 20 % par rapport à un navire propulsé uniquement au fuel. En optant pour le GNL, le groupe français indique aller au-delà des réglementations actuelles et à venir concernant la limitation du taux de sulfure à 0,5 % à l’horizon 2020 et s’inscrit pleinement dans les suites de l’Accord de Paris et des discussions actuellement en cours au niveau international.
La décision de CMA CGM a été saluée par l’Association française du gaz (AFG) comme un « tournant majeur pour la filière industrielle française du GNL ». Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, et Élisabeth Borne, ministre chargée des Transports, ont fait de même. L’AFG rappelle la commande, en juin 2017, par Brittany Ferries de son premier ferry propulsé au GNL. L’AFG indique : « Alors que, dans le transport maritime et fluvial, les nouvelles normes européennes et internationales sont plus strictes en matière d’émissions, il faut insister sur l’opportunité que représente le développement d’une filière française du GNL. Les atouts géographiques de la France avec trois façades maritimes, l’expertise de l’industrie française en matière de GNL et la présence de leaders mondiaux français chez les armateurs offrent des perspectives non négligeables pour l’émergence d’une véritable filière d’excellence ».