La nouvelle de la prise de contrôle total du terminal d’APMT Zeebrugge par Cosco Shipping était attendue depuis plusieurs mois. Le groupe APMT (Mærsk) lui vend ses 51 %, de même que Shanghai International Port Groupe cède sa participation de 20 % à Cosco Shipping qui en détenait déjà 29 % et devient ainsi l’unique actionnaire de l’installation. Le retrait du Danois est assez logique, ce terminal ne s’inscrivant plus dans sa stratégie. Il y avait recours de temps à autre pour positionnement et recharge de conteneurs vides.
Cette transaction incite à réflexion. S’inscrit-elle dans l’optique d’une politique d’expansion que mènent des intérêts chinois ? Le groupe logistique Changjiu a inscrit le port côtier belge dans un trafic ferroviaire inhérent au concept « One Belt One Road », qui pour l’instant est limité à l’acheminement de voitures Volvo (40 000 unités par an). S’agit-il d’une opération qui pourrait avoir d’importantes incidences sur le plan des trafics conteneurisés ? Jusqu’à présent, CMA CGM fait office de leader dans Ocean Alliance. Or, Cosco et OOCL étant appelés à devenir une seule entité, c’est cette dernière qui deviendra leader. Le partenaire chinois, qui avait déjà insisté pour qu’un service soit maintenu à Zeebrugge, FAL1, va-t-il insister pour qu’un autre service y soit dirigé ? Cet investissement pourrait faire partie d’une stratégie à plus long terme. Qu’arrivera-t-il le jour où les terminaux de la Maasvlakte seront saturés, et si le projet de darse à marée Saeftinghedok était annulé ? Une stratégie à long terme, c’est plausible, et les Chinois en ont les moyens.