Tant les chargeurs (l’AUTF en France) que les commissionnaires (TLF Overseas en France) « dénoncent les pratiques des armateurs qui pénalisent lourdement les exportateurs », indiquent les deux organisations françaises. Dans un texte commun, ils ont saisi les autorités européennes de la concurrence. Depuis un mois, les chargeurs se consultent pour observer la situation. « Aucune amélioration n’est en vue même si nous ne constatons pas une dégradation phénoménale », nous a confié un responsable de l’AUTF.
Hausse de 150 % des taux
Le temps moyen d’embarquement d’un conteneur reste de deux semaines en moyenne, et ceci après avoir validé le « booking ». Un retard moyen mais avec des situations qui vont parfois au-delà des deux semaines et demie. Pour le représentant des chargeurs, cette situation reste conjoncturelle. Il est prévu que des navires sortent des chantiers dans les prochaines semaines et des unités à l’ancre sont en cours de redémarrage, ce qui augmentera la capacité. « Ce booking crunch se fait alors que les exportations européennes n’augmentent pas », continue le responsable de l’AUTF. Dans le même temps, les taux de fret ont fortement augmenté allant parfois jusqu’à 150 %. Cette situation est avant tout liée, selon l’AUTF, à l’attitude des armateurs. L’augmentation de la taille des navires, la constitution des alliances, le ralentissement de la vitesse et les mises à l’ancre ont été décidés sans consulter les chargeurs.
Pour le groupe CMA CGM, la situation n’est pas si simple. « Les volumes sont de retour et nous sommes face à une saison en forte croissance », explique Rodolphe Saadé, président du directoire de CMA CGM.
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